
Après neuf années d’absence du secteur de l’environnement à Madagascar, les Etats-Unis signent leur retour dans ce domaine à travers deux nouveaux projets environnementaux destinés à soutenir les communautés locales dans la prise en main de la gestion des ressources naturelles, les gérer et en profiter durablement.
« USAID Hay Tao » et « USAID Mikajy », les deux nouveaux projets menés par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) sur une durée de cinq ans, appuieront la planification au niveau national et le développement local dans deux régions riches en biodiversité à Madagascar, à savoir le Menabe, région sise dans l’ouest du pays, et la zone MaMaBay (périmètre incluant les parcs Makira et Masoala ainsi que la Baie d’Antongil) située dans le nord-est de la Grande Ile et composée de paysages protégés de forêts tropicales et de paysages marins. Il s’agit de zones de haute priorité pour la conservation des lémuriens et de la mer.
Du national aux communautés de base. Ces deux projets seront axés sur le renforcement de la gestion communautaire des ressources naturelles. « USAID Hay Tao intervient davantage au niveau national : il renforcera les politiques et les stratégies, avec le concours du ministère, de la société civile et de tous les acteurs concernés, et développera des outils et des approches pour le développement communautaire, tandis que USAID Mikajy apportera son appui au niveau des communautés locales », explique Jean Solo Ratsisompatrarivo, directeur du projet USAID Hay Tao. Un budget total de 45 millions de dollars sera consacré à la mise en œuvre, jusqu’en 2023, de ces deux projets qui constituent la plus grande partie du programme Conservation et Communautés (CCP) de l’USAID, conçu pour protéger l’environnement tout en permettant aux communautés locales d’avoir leur mot à dire dans la gestion de leurs ressources locales en favorisant le développement communautaire durable et en créant des emplois.
Biodiversité = développement. Dans l’approche adoptée pour la mise en œuvre de ces projets, il s’agit de parvenir à une gouvernance réussie du patrimoine environnemental dont la communauté est la cheville ouvrière. Linda Gregory, directeur général par intérim de l’USAID à Madagascar, n’a pas manqué de le souligner, hier, lors du lancement officiel des deux projets, en affirmant que la riche biodiversité de Madagascar peut être utilisée pour amorcer et soutenir la croissance économique et sociale. « Nous croyons au concept selon lequel ‘Biodiversité égale Développement’», a-t-elle déclaré, tout en soulignant la nécessité pour les communautés locales d’être engagées et tirer profit de leurs ressources naturelles, seul garant de la réussite des démarches pour la conservation.
Organismes de mise en œuvre. « USAID Hay Tao » est mis en œuvre par l’organisation internationale de développement « Pact », qui dirigera un consortium de partenaires composé notamment de « World Resources Institute » et de l’Université de Rhode Island (Coastal Resources Center), aux États- Unis. Quant à « USAID Mikajy », le projet est mis en œuvre par « Tetra Tech », avec le concours de plusieurs partenaires tels « Wildlife Conservation Society » (WCS), « National Cooperative Business Association Cooperative League of the USA » (NCBA-CLUSA), « Interchurch Organization for Development Cooperation » (ICCO), « Viamo » et « Multi-Sector Information Service » (MSIS).
Hanitra R.