
L’armée malgache est menée par beaucoup de généraux. Sur le plan opérationnel, ils font face actuellement à la crise sécuritaire et la famine dans le Sud.
Ce matin, les nouveaux généraux fraîchement promus se présenteront à l’état-major général de l’armée, à Andohalo, et au ministère de la Défense nationale à Ampahibe. L’occasion est hautement symbolique pour ces nouveaux cadres de l’armée qui ne cessent d’agrandir la famille déjà nombreuse des généraux malgaches. A la fin de la première République, le pays n’a connu que trois officiers colonels au sein de l’armée, et toutes armes confondues. Il s’agit notamment des généraux Bréchard Rajaonarison et Rabetafika au sein de l’armée de terre, et le colonel Richard Ratsimandrava de la gendarmerie nationale. 45 ans après, le nombre de colonels et des officiers généraux devient pléthorique. Et la récente promotion grossit davantage les rangs. En fait, des colonels viennent d’être promus récemment, lors du dernier conseil des ministres, au grade de général de brigade. D’autres, non. Selon certaines sources, une quinzaine de colonels ont raté le précieux sésame tant convoité dans la hiérarchie militaire.
Vague. Au sein de l’armée, les colonels devront partir à la retraite à l’âge de 55 ans à moins qu’il monte en grade et devient général de brigade. Certains qui ont alors estimé avoir le potentiel de devenir général de brigade, mais qui ont été recalés, sont frustrés. Ils se trouvent dans l’obligation de quitter les rangs bientôt et mettre fin à leur carrière militaire. De tels cas font alors du bruit. Pourtant, ils se présentent à chaque vague de promotion au grade supérieur, nous confie une source concordante. La situation est également similaire pour certains généraux de brigade qui n’ont pas eu la promotion en grade de général de division. Ces derniers devront aussi partir à la retraite lorsqu’ils atteignent l’âge limite de 59 ans. Toutefois, les colonels ne seront pas automatiquement promus généraux. La sélection est soumise à certains critères et la nomination appartient au conseil des ministres, sous l’égide du président de la République, non moins chef suprême de l’armée.
Stratégie. L’armée accueille en son sein des matières grises. Beaucoup d’officiers supérieurs et généraux se spécialisent dans différents domaines, qui ne sont pas forcément liés au secteur de la défense et de la stratégique, et fournissent, à cet effet, des services auprès des autres branches de l’administration. Certains d’entre eux sont reconnus par leurs compétences. Lors de ces derniers mois, le déploiement des militaires est beaucoup plus visible dans la sécurisation en zone rurale ainsi que dans la lutte contre le coronavirus et la famine dans le sud. Le commandement opérationnel de la lutte anti-covid, dirigé par le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, a été soutenu par la présence effective des cadres de l’armée. Le centre opérationnel anti-kere est confié à l’armée et les compétences de la grande muette en matière de médecine générale et de gestion d’urgence sont déjà opérationnelles dans la région Androy.
Rija R.