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vendredi, mai 30, 2025
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PROPOSITIONS EMISES PAR LE CERCLE DE REFLEXION ET D’ACTION « NY FIFAMELANA – LE GRAND PARDON » POUR L’AMELIORATION DES LOIS RELATIVES A L’AMNISTIE.

LEMIZO-9Notre cercle de réflexion et d’action célèbrera ses dix années d’existence cette année. Dix (10) ans où les artistes, les olympiens et les journalistes ont clamé haut et fort que le seul moyen de sortir de cette crise interminable « c’est de se pardonner, tout en respectant les jugements de la justice et le Fihavanana ». Il a organisé des conférences de presse, placardé des panneaux géants avant les élections dans tout le pays, participé à tous les débats, conférences, assises … organisés par toutes les associations, les fédérations et institutions mues par le patriotisme. Il fait toujours appel surtout aux politiciens d’arrêter cet engouement pour le pouvoir et l’autorité qui ne répond pas aux besoins primaires des 95% des « Malagasy » vivant sous le seuil de la pauvreté.

1 ) CONFERENCE NATIONALE EN DEMI-TEINTE

Notre pays a subi différentes crises politiques depuis 1972. Plusieurs tentatives de médiation ont été faites par les différentes sociétés civiles, les gens de bonne volonté… Mais tout cela n’a pas donné les résultats escomptés. Heureusement que la FFKM (la fédération des églises chrétiennes de Madagascar) a répondu à l’appel pressant du peuple, a mené une médiation qui laissait les participants libre de s’exprimer. Elle a joué le rôle de facilitateur dans cette conférence et se dit ne pas être responsable des résolutions prises lors de ce sommet. Aussi l’Etat pour montrer son engagement dans ce processus de la réconciliation a-t-il participé activement sur le plan matériel à son bon fonctionnement ? Vu sous cet angle, la FFKM a supplanté le FFM (Filankevitry ny Fampihavanana Malagasy ou conseil national de réconciliation CNR), car cette institution n’arrivait pas à mettre sur la table de négociation les principaux antagonistes. Il s’est contenté tout simplement de donner des amnisties qui sont une mission d’apaisement a posteriori.

Malgré les efforts menés par la FFKM, on a constaté que le résultat de cette conférence nationale est en demi-teinte. En effet, le président de la République Zafy Albert et le président de la transition Andry Nirina Rajoelina n’ont pas signé la résolution. Les observateurs politiques ont interprété de plusieurs manières ce refus de dernière minute de ces deux Présidents et cela met le peuple tout entier dans l’embarras. Perplexe, abasourdi, médusé… il s’est demandé quelles étaient les raisons qui ont poussées ces deux Présidents à désister ? Etait-ce d’ordre politique ? Et lesquelles ? Etaient-elles vraiment supérieures à l’intérêt de la nation ? Ou s’agissaient-elles seulement d’ego ou d’intérêt personnel ? Si c’est le cas, pourquoi ont-ils mis le peuple tout entier en otage ? La résolution a été signée par trois Présidents et apportaient quelques apaisements, mais le vrai problème reste presque intact. Maintenant la question se pose : où en est-on sur la mise en pratique de cette résolution ? Est-ce qu’elle va tomber en désuétude ? Pourquoi le comité des experts en matière de réconciliation tenterait-il de proroger le délai d’octroi d’amnistie jusqu’à la fin de la transition ? Si tel est le cas, quel genre de transition avions-nous fait ? On a choisi la voie de la réconciliation pour mettre fin à ces différentes crises, mais quel état d’esprit nos dirigeants ont-ils face à cet acte qui nécessite une bonne volonté, de l’humilité de la compassion… Le peuple a trop souffert de crise interminable et la sortie du tunnel resterait-elle dans le futur impossible ? Quel genre de couleuvre nos dirigeants ont-ils avalé ?

Si on se réfère à cette résolution, on se demande où en est exactement la réconciliation à Madagascar ? Les trois Présidents Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina y ont apposé leurs signatures mais ont-ils respecté scrupuleusement leurs engagements !? La question se pose-t-elle aussi du côté des participants, emportés par leur élan de changement radical ? Ils voulaient instaurer l’assemblée constituante qui remplacerait, qui aurait œuvré en parallèle avec l’assemblée légalement constituée ? Notre cercle de réflexion et d’action propose une solution : la première mission du nouveau « Comité de Fampihavanana Malagasy » (CFM) serait de remettre sur la table de négociation les Cinq Présidents Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana, Andry Nirina Rajoelina, Rajaonarimampianina Hery et l’ancien Chef d’Etat Ratsirahonana Lala Norbert. Ce CFM doit jouir de la légalité et de la légitimité. On insiste sur le volet légitime, car si on revient sur la désignation des anciens membres du FFM on constatait un népotisme flagrant du côté des deux associations « ray aman-dreny mijoro » et Finoana qui ont profité du désistement du FFKM pour se tailler la part du lion. Une réconciliation réussie est l’œuvre des gens intègres qui peuvent servir de modèle pour tout le peuple.

Notre pays possède ce genre de personnes, mais dommage elles ne sont pas considérées comme telles par nos dirigeants. Elles sont sensibles aux desiderata, aspirations du peuple… et prêtes à les porter aux instances supérieures. Tout cela, c’est le rôle des politiciens, mais hélas beaucoup d’entre eux ont failli à leur mission. Et au nom de la démocratie qui, parfois est dictatoriale, ils se disent élus et c’est la volonté du peuple !!! Là, ils ont trouvé un rempart légal face au cri légitime des électeurs désemparés, désengagés. Nos ancêtres nous réclament le sens du patriotisme qui les avait animés d’antan face aux colonialistes ; mais et maintenant le problème est de toute autre nature : « Sommes-nous prêts à faire taire nos intérêts personnels pour se consacrer à l’intérêt suprême de notre pays ?».

2) AUTORITE MORALE POUR AGIR A PRIORI

Domaine de la loi, l’amnistie est l’œuvre de nos Députés et Sénateurs. Ils doivent s’imprégner de tous les aspects qui façonnent cette amnistie. Ils devraient prendre en considération tous les aspects : social, économique culturel, religion, ethnique, historique… et surtout politique. C’est pour cette raison qu’il devrait y avoir la commission de réconciliation au niveau de notre Assemblée nationale. Le Sénat a déjà créé la sienne qui a déjà eu l’aval de la Haute Cour Constitutionnelle. Si cette commission ne serait pas mise en place, ce projet de lois serait étudié dans le juridisme total par la commission juridique et débattu à la hâte comme d’habitude à l’assemblée générale ; mais il faut mener la réconciliation en tenant compte de tous les domaines précités. En plus, ces élus du peuple doivent avoir des représentants au sein du comité de sélection des membres du « Comité du Fampihavanana Malagasy » (CFM) même cas pour les membres des sociétés civiles qui ont déjà œuvré dans ce domaine. Les futurs membres du CFM devraient être triés dans des conditions très strictes, car ils serviraient de modèle pour le peuple. De nos jours, ce genre de personnes n’ont pas encore la place qu’elle mérite dans tous les milieux. C’est la raison pour laquelle notre pays a subi des crises cycliques de tout genre mais cela ne devrait pas subsister si nous faisons appel à notre sens de bonne volonté de patriotisme. Ces gens (fototr’olona) devraient être reconnus par leur respectabilité et surtout par leur intégrité… Il faut leur donner accès à tous les milieux, si c’est le cas, le peuple se sentirait confiant d’avoir des gens qui les écoutent et qui leur donnent confiance. A priori, on doit mettre en valeur le « fihavanana malagasy » et les personnes qui vont l’appliquer, le mettre en œuvre le maîtrisent et l’appliquent vraiment dans le bon sens ! Donc Le CFM devrait être doté d’une autorité morale et cela devrait s’inscrire dans la loi. S’il n’a pas cette autorité, ses actions seraient mises en cause par les différentes parties belligérantes. Notre pays a besoin de ce genre de personnes, d’interlocuteurs valables capables pour soutenir la bonne cause. Ils doivent agir légalement et en toute sérénité. Ils doivent être traités sur un pied d’égalité, car les foyers de crise se trouvaient partout dans notre pays. Aucune région n’est épargnée, pour que la réconciliation soit acceptée par tous, les conciliateurs devraient être issus de tous ces lieux. Dans ce cas on devrait garder le nombre des effectifs du FFM pour bien faire fonctionner la nouvelle instance judiciaire, justice transitionnelle où le comité de révision des textes sur le CFM a proposé trois commissions Vérité-Pardon, Réparation – Indemnisation et la refondation de la nation et de la République.

3) EN GUISE DE MODELE : ETRE UNIQUEMENT DE NATIONALITE MALGACHE

PRESIDENTSLes futurs membres du FFM doivent n’avoir que la nationalité malgache. Cela donnerait confiance aux citoyens. On a besoin d’un tel gage pour dissiper toute suspicion malencontreuse de nos concitoyens. (Il est temps maintenant de réviser le code de la nationalité sur tous ces aspects. Cela pourrait engendrer un développement économique d’une manière légale sans porter aucun préjudice à quiconque). D’autant plus, les amnisties qu’ils vont prendre auront une valeur morale historique pour la nation, donc les concernés sont tenus de s’y plier. Tout jugement ne satisferait tout le monde, mais il faut le prendre. C’est pour cette raison qu’il ne faut accorder l’amnistie qu’une fois et une seule fois, car cela pourrait engendrer la mise en cause de l’impartialité de cette justice transitionnelle. Dans cette foulée, ces nouveaux membres du CFM ne devraient plus mélanger infraction de droit commun et infraction politique pour que les gens ne posent pas la question de pression extérieure. On ne peut plus poursuivre les justiciables à partir du moment où ils ont bénéficié de l’amnistie qui est une mesure législative de pardon, leurs infractions sont classées parmi les infractions politiques qui les rendent pénalement libres ; mais civilement ils sont tenus d’exécuter les sanctions prononcées à leur encontre sinon la culture de l’impunité persiste toujours et l’Etat n’obtiendrait pas l’adhésion populaire pour le financement du fonds national de solidarité. L’appel du Président de la République à la tribune des Nations Unies pour l’octroi du « peace building fund » (fonds pour la reconstruction de la paix), risquerait aussi d’avoir un impact négatif.

Nary Ravonjy (Fondateur du cercle de réflexion et d’action Ny FIFAMELANA – Le GRAND PARDON)

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