
5 000 tortues de toutes les espèces existantes à Madagascar, surtout des radiata et pixis, s’entassent dans 7ha sur 48 au Village des Tortues à Ifaty, Toliara. Elles sont livrées à elles-mêmes, prisonnières malgré elles. Elles n’ont jamais demandé à venir dans ce trou. Personne n’entend leurs complaintes ; des plaintes silencieuses à fendre le cœur. Comment nourrir autant de tortues qui dévorent 300 000 à 1 million d’ariary par mois ? Déjà,en 2019, quelques 160 trépassaient en huit mois. Que fait donc l’Etat ? Comment négliger autant de populations de tortues ? La Direction Régionale de l’Environnement et du Développement Durable(DREDD), accorde des autorisations à des associations qui en font la demande pour se consacrer aux aires protégées. Il en est de même, pour les animaux, comme les tortues. L’autorisation passe par une commission qui choisit les organisations de la société civile qui démontrent la capacité et les moyens nécessaires pour la protection et l’alimentation de ces reptiles endémiques du Sud. Le Pr. Ramampiherika disait : « tout est bon dans la tortue, on ne jette rien. Même la carapace sert d’ornement ». Dans ce cas, il faut reconnaître qu’une tortue vaut de l’or. « Autant en vendre légalement, au lieu de les laisser, entre les mains des trafiquants » disent certaines voix parmi l’Association pour la Sauvegarde de l’Environnement (ASE), qui s’occupe de l’entretien des tortues d’Ifaty, présidée par Gilbert Ravelojaona. Heureusement, Papa Gilbert est épaulé par deux associations françaises :la Soptom et le Village des Tortues de Carnoules, qui envoient de l’aide de temps en temps. Faute de touristes, à cause du Coronavirus, aucune entrée d’argent n’est en vue. En attendant, un effort est demandé à tout un chacun de faire des dons d’épluchures, des peaux de bananes, des pots qui pourraient contribuer à la conservation du Village des tortues.
Elles sont arrivées au Village, victimes de vol dénoncé par des gens de bonne volonté et saisies par les autorités Malgaches, mais aussi, en provenance du monde entier. Elles appartiennent au patrimoine mondial, quel honneur ! Victimes de leur notoriété. Malgré cette renommée louable des tortues, en général, force est de reconnaître que le Village des Tortues d’Ifaty est à bout, en ce moment : en manque d’alimentation pour survivre. Les autorités régionales doivent agir pour trouver une solution idoine et ne pas faire la sourde oreille pour le salut du Village des Tortues de Mangily-Ifaty.
Charles RAZA