
Les aires protégées du pays font actuellement face à des difficultés majeures en matière de gestion, mais surtout en matière de protection de l’environnement.
« La situation de crise liée au Covid-19 a eu des impacts néfastes sur la richesse en biodiversité du pays. Il y a actuellement une hausse à 100% de la pression anthropique. La protection de l’environnement est d’autant plus difficile face au contexte actuel ». C’est ce qui a été avancée hier lors d’une rencontre entre la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Vahinala Andrianirina, et les responsables des aires protégées du pays à Ambatobe hier. « Les difficultés financières des différents ménages vivant à proximité des aires protégées causées par la crise actuelle » ont été avancées comme une des premières causes de la situation. Il y aurait également « le manque manifeste d’agents forestiers » chargés de patrouiller ou de protéger les ressources forestières du pays. En effet, selon les explications de Vahinala Raharinirina « au niveau du ministère de l’Environnement et du Développement durable, on compte un agent forestier pour 200.000 Ha si l’on compte un agent pour 800 Ha dans les îles comme La Réunion. Le chiffre de couverture forestière diminue lorsqu’on descend au niveau des aires protégées. On compte un agent pour 5.000 Ha à peu près ». Propos confirmés par le Dr Mamy Rakotoarijaona qui avance « on pourrait actuellement dire qu’à notre niveau, on compte un agent forestier pour 8.000 ha de forêts ». Avant de continuer « vous pouvez imaginer à partir de ce chiffre que la lutte est plus que difficile pour les acteurs ».
Pistes. En attendant le recrutement, le ministère de l’Environnement et du Développement durable opte pour « l’intégration des communautés locales, les fokonolona dans la lutte pour la sauvegarde de l’environnement . Nous avions auparavant une bonne pratique qui consiste à mobiliser les fokonolona en cas de détection de feu. Le ministère fait, actuellement, en sorte de remettre en place les comités anti-feu dans les communautés. Ce qui devrait également permettre de renforcer le système d’alerte mis en place par le ministère ». La collaboration entre le ministère, les gestionnaires des aires protégées et les fokonolona, a également été avancée par le Dr Mamy Rakotoarijaona comme solution, devant permettre de changer la donne tout en tenant en compte du manque de ressources humaines. L’investissement dans des matériels et équipements de pointe devraient également permettre de remédier à la problématique de manque de ressources humaines. Le facteur humain est un maillon essentiel de la lutte contre la destruction de l’environnement. Avec la situation actuelle qui prévaut dans la Grande Île, on est encore très loin des Green Cops – qui sillonnent les forêts et traquent sans relâche les braconniers – de l’Afrique du Sud.
José Belalahy