
A l’instar du système de santé publique, le système de protection sociale du pays a été mis à mal par la crise liée au Covid-19.
Des milliers de familles du pays se sont retrouvées du jour au lendemain sans ressource à cause de la crise. Les appels de détresse des familles malagasy en difficulté ont conduit l’Etat à mettre en place un système de protection sociale d’urgence. D’où la mise en place des programmes d’urgence comme le « Tosika Fameno » ou encore les « Vatsy Tsinjo ». Des appuis devant permettre aux milliers de familles « en difficulté » de mieux faire face à la crise liée au Covid-19. Si l’initiative semblait être bien sur le papier, les difficultés liées à sa mise en place témoignent de la défaillance du système de protection sociale malagasy. En effet, il aurait fallu la survenance de la crise pour que l’Etat et ses partenaires techniques pensent à mettre en place, un registre des familles défavorisées du pays en plus de celles mises en place en 2016. La liste de 2016 ayant permis à l’Etat et ses partenaires techniques de mettre en œuvre un programme de protection sociale du pays. Ledit programme, quant à lui, s’est manifesté par des actions de transfert monétaire à l’endroit de milliers de familles qualifiées de « défavorisées » du pays.
Registre. Madagascar dispose d’une politique de protection sociale qui attend juste d’être mise en application. La mise en place d’une liste additionnelle ayant permis de mettre en œuvre le programme de « protection sociale d’urgence » intitulé « Tosika Fameno et Vatsy Tsinjo » en début de crise liée au Covid-19 démontre une faille dans le système de protection sociale dans le pays. Des bénéficiaires ont pu jouir de ces appuis venant de l’Etat, certes, mais il n’en demeure pas moins que des milliers de familles attendent encore plus de lui. Ce qui aurait conduit l’Etat à initier un recensement « d’urgence » en sus de ceux initiés depuis 2016 pour définir « le registre social du pays ». Ledit registre devant être le fruit de la combinaison de la liste de 2016 à celle initiée en temps de crise liée au Covid-19 si l’on se réfère aux explications de la direction générale de la population. Il conviendrait d’apporter quelques explications sur les rôles et attributions du registre social en question. Répertoriant les familles vulnérables du pays, celui-ci correspond à un outil devant permettre à l’Etat de « coordonner les interventions auprès des familles défavorisées du pays » en temps de crise. Ainsi, le registre permet de voir s’il y a des doublons ou non, permet de cibler les zones qui ne bénéficient d’aucune assistance. Le registre social permet donc d’identifier les bénéficiaires éligibles à un programme spécifique de protection sociale. Avec l’existence des résultats préliminaires du recensement général de la population et de l’habitat (RGPH3), la liste de familles vulnérables mise en place depuis 2016 et celle initiée depuis le début de la crise liée au Covid-19, on se demande donc pourquoi les ministres du gouvernement Ntsay ont été contraints de faire le travail des Fokontany, en faisant le recensement des familles vulnérables d’Antananarivo ?
José Belalahy