C’est une semaine particulièrement mouvementée qui débute aujourd’hui. Après le vote du code de la communication jeudi dernier à l’Assemblée nationale, le monde de la presse n’a pas l’intention de rester inerte. Il va être présent sur tous les fronts.
Une protestation de plus en plus forte
Sa force réside dans sa manière de rappeler les principes fondamentaux de la liberté d’expression. Le monde de la presse, journalistes et patrons, a l’avantage d’utiliser le verbe pour mettre à mal toutes les tentatives faites pour le museler. Son offensive va aller en s’intensifiant dans les jours à venir. Il ne va pas adopter de ton belliqueux, mais il saura utiliser toutes les tribunes pour se faire entendre. Il a commencé aujourd’hui à interpeller les membres de l’Assemblée parlementaire francophone qui sont dans la capitale depuis jeudi dernier. La lettre ouverte qu’il leur adresse est suffisamment explicite pour les inciter à s’enquérir d’une situation qui met en danger la démocratie malgache. Les recommandations des membres de la communauté internationale à Tana n’ont pas eu l’effet escompté, mais ces parlementaires représentants de tous les pays francophones, même s’ils n’abordent pas la question lors des travaux de commissions débutant ce matin au CCI Ivato en parleront lors de leur retour dans leur pays respectif. La manifestation qui sera organisée demain devrait attirer encore plus leur attention. Les articles dans les journaux et les spots sur les stations de radio et de télévision vont certainement leur permettre de mesurer l’impact de cette loi qui a été votée la semaine dernière. Le régime a certainement cru que les journalistes se résigneraient et qu’ils rentreraient dans le rang. Mais ce n’est pas le cas. Ils vont continuer à protester et essayer de faire entendre leur voix jusqu’à ce qu’un véritable dialogue s’établisse. Ils ne vont pas s’arrêter d’expliquer pourquoi certaines dispositions de la loi votée sont liberticides et vont empêcher les journalistes de faire leur travail.
Patrice RABE