
Mouvement de panique à Moramanga. La peste pulmonaire frappe la population.
Le bilan provisoire fait état de six morts à Moramanga, tués par la peste pulmonaire. Un début de semaine tragique car deux personnes ont d’abord succombé à la peste dans la nuit de lundi dernier. Et le jour suivant, c’est-à-dire hier, quatre autres individus ont été emportés par la même maladie. Tels sont les renseignements recueillis auprès du docteur Jaona Ralaivao, premier responsable de l’«hopitaly-be» de Moramanga. Et selon toujours ce responsable, à l’heure actuelle, plusieurs patients suivent des traitements intensifs dans le même établissement. Des équipes de médecins spécialement envoyées par le ministère de tutelle sont actuellement en déplacement à Moramanga, pour renfoncer celles sur place. A noter que la peste pulmonaire est la forme la plus virulente de la maladie, mais aussi la moins fréquente. Elle survient classiquement à la suite de la propagation secondaire d’une forme bubonique parvenue à un stade avancé. Souvent causée par l’inhalation d’un aérosol de gouttelettes infectieuses, elle se transmet rapidement d’une personne à l’autre sans l’intervention de puces ou d’autres animaux. Cette maladie se manifeste effectivement par une broncho-pneumopathie avec des crachats sanglants. En l’absence de traitement donc, le taux de létalité est très élevé. Et l’insalubrité qui règne à Moramanga risque d’aggraver la situation.
5 000Ar. Par ailleurs, des sources locales d’affirmer que la première apparition de cette maladie dangereuse aurait été localisée dans le « fokontany » de Tsiazompody, quartier d’Antsahatsihanalina, commune Ampasipotsy Gare. Quelques jours à peine se sont écoulés, et déjà des lourdes conséquences sont constatées avec ces cas de décès, sans compter les nombreux malades en cours de traitement. Un mouvement de panique gagne donc Moramanga. L’épidémie de peste pulmonaire menace la population. On constate une véritable ruée vers les pharmacies pour l’achat du Cotrim, presque partout dans la ville. Mais certaines officines sont déjà en rupture de stock. Ce qui laisse la place aux petits business car selon toujours nos sources, une plaquette de ce médicament se vend en moyenne à 5 000 Ar. En fait, depuis toujours, le Cotrim a été considéré comme l’antidote le plus efficace pour contrer la peste. Le temps presse donc pour que l’Etat prenne en main cette situation, car le risque de propagation de la maladie est énorme. Surtout que Moramanga n’est pas trop loin de la capitale. Eviter tout contact et se bâillonner la bouche, telles sont les mesures provisoires prises par les populations locales, par précaution.
Arnaud R.