
Non, il n’a pas encore signé sa retraite ! Entre 2007, année où il a sorti « Voambolana aman’alina » et 2018, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. « Psykopasy » a bien mûri mais il n’a pas renoncé pour autant à ses premières amours. Prochainement, il sortira « Tsipi-panohizana ».
Il a été rappeur et le restera. Bien qu’aujourd’hui père de famille, pour « Psykopasy », pas question de décrocher ! Plus d’une décennie après la sortie de son premier album, Frédéric Youri Rafehizato de son vrai nom concocte donc « Tsipi-panohizana ». Un album de 14 titres dans le même registre que ceux qu’il a déjà sortis auparavant, et qui devrait bientôt être dans les bacs. « ‘Tsipi-panohizana’ se veut être un trait d’union entre le passé et le présent, l’ancienne et la nouvelle génération. Je veux également montrer à travers cet opus, que la lutte, celle qu’on a menée pour le rap et la littérature, car le rap en est une, mais prenant une forme plus artistique, continue », souligne ce membre du clan « X-crew ». Depuis quelques années, un nouveau souffle musical, une autre forme du rap sont nés mais les aînés comme « Psykopasy », continuent de mettre en avant le rap dans sa forme primaire. « Psykopasy » figure effectivement parmi les premiers rappeurs de la Capitale. En 1994, il fonde avec Sool, le groupe « Mas Donaka » ou « Master Heat ». En 1996, il crée avec d’autres groupes issus de la banlieue sud d’Antananarivo le clan « X Crew ». Actuellement, il est membre à part entière du groupe « Homosapienz » auprès de « Boska » et de « Tasnapisy ».
Engagé. Si d’autres choisissent des styles plus commerciaux et plus festifs, « Psykopasy », lui, a préféré le rap à texte. Un genre inexploité, voire méconnu mais qui a séduit le rappeur. Depuis 1994 où il a fait ses premiers pas dans le milieu musical, il a tout de suite choisi ce style. C’est peut-être même ce qui l’a incité à choisir la sociologie à l’université. Par la dimension politique de ses paroles et ses thématiques sociétales, le rap à texte conscientise en effet, montre du doigt, sensibilise et souligne les inégalités. « Psykopasy » contribue donc à œuvrer dans l’éducation à travers son art. « La génération de rappeurs actuelle a beaucoup de chance. Leurs titres ne sont pas seulement diffusés dans les émissions spécialisées mais surtout en onde libre. Cependant, peu d’entre eux choisissent le rap conscient. Ils mettent surtout en avant le côté festif et le fun. Je ne dis pas que c’est mauvais mais je trouve ça un peu dommage ». A travers « Tsipi-panohizana », l’auteur de « Fandriampahalemana sy fitiavana », lui, continue donc de mettre en avant son côté sociologue et celui du « zoky be » avec des textes poignants, conscients et contestataires, s’inspirant de la réalité, de la vie au quotidien des Malgaches et de son propre vécu posés sur du « hardocre », qui lui ont valu une place parmi les fines plumes du rap malgache.
Mahetsaka