
Les publications des revues scientifiques dans des plateformes internationales de renom constituent une condition sine qua none pour la validation des diplômes surtout pour les doctorants.
« Des étudiants, voire des enseignants chercheurs ainsi que bien d’autres intellectuels malgaches ont du mal à accéder à ces plateformes internationales pour ne citer que Zenodo.org, ResearchGate et Elsevier en vue de réaliser des publications internationales, et ce, pour diverses raisons. On peut citer entre autres, la méconnaissance de ces infrastructures numériques ainsi que de l’importance de la présentation de leurs ouvrages à l’échelle internationale. La non maîtrise de l’utilisation de l’intelligence artificielle constitue également une autre cause. En outre, l’accès à ces plateformes internationales n’est pas non plus à la portée de toutes les bourses. En effet, le coût d’insertion d’une seule publication internationale varie entre 120 dollars et 5 000 dollars. Un Professeur de l’université dans la capitale et son co-auteur ont dû débourser 3 000 dollars pour une publication sur la plateforme Elsevier. Ce coût est énorme. Il existe des plateformes internationales qui proposent des prix mon conséquent mais il y a un risque d’arnaque car elles ne sont pas reconnues », a révélé Manjaka Rakoto David, le directeur général de l’Ecole Supérieure de Développement Economique et Social (ES-DES), lors du lancement officiel du Laboratoire d’Etudes Appliquées pour le Développement et la Recherche (LEADER) hier à la salle de conférence de BAREA à Mahamasina.
7600 publications indexées
Il précise que de nombreux intellectuels malgaches brillent dans différents domaines tels que la robotique et le concours de mathématique. « Cependant, ils restent invisibles faute de publication de leurs ouvrages dans ces plateformes internationales. En outre, d’après les statistiques publiées par l’UNESCO, seuls 2,9% des Malgaches ont des diplômes universitaires de niveau licence et plus. Comparé aux 18 pays en Afrique, le taux moyen est de l’ordre de 12% contre à peu près 40% au niveau mondial. Parlant de la visibilité de la recherche malgache via des plateformes internationales, Madagascar n’enregistre actuellement que 7 600 publications scientifiques indexées contre 480 000 publications pour l’Afrique du Sud et 68 000 publications pour le Kenya », a-t-il fait savoir. Face à ce manque de visibilité à l’international, « nous avons mis en place le laboratoire de recherche LEADER au sein de notre établissement afin de faciliter l’insertion des publications internationales des intellectuels malgaches dans des plateformes internationales, et ce, d’une manière transparente. En effet, nous avons déjà obtenu la norme internationale ISO 26 324 : 2025 permettant de vérifier à travers le numéro Identifiants d’ Objets Numériques les propriétaires d’une publication scientifiques. Ce laboratoire de recherche est ouvert à tous les étudiants et enseignants chercheurs dans n’importe quelle université à Madagascar. Cela permettra de référencer les intellectuels malgaches sur le plan international. Dans la foulée, nous allons bientôt ouvrir une école doctorale en ligne et en présentiel », a souligné la Présidente directrice générale de l’ES-DES, à cette occasion.
Réseau « offline »
Par ailleurs, cette école supérieure de développement prévoit d’organiser prochainement une séance de formation sur les démarches à faire permettant aux producteurs de revues scientifiques d’accéder à des plateformes internationales tout en maîtrisant l’intelligence artificielle. « Nous avons entre autres, lancé une plateforme au sein de ce laboratoire de recherche en utilisant bien évidemment l’intelligence artificielle qui peut être utilisé par tous les étudiants de l’ES-DES répartis dans les 22 régions de Madagascar ainsi que les membres du LEADER, sans nécessiter de connexion, soit un réseau offline. Ces bénéficiaires peuvent y effectuer des recherches, accéder aux cours et exercices, voire même passer leurs examens tout en consultant plus de 50 000 ouvrages numériques même s’ils se trouvent dans des zones reculées. On n’a pas besoin d’un ordinateur sophistiqué ou d’un téléphone portable haut de gamme, pour ce faire. Ce n’est pas tout ! L’ES-DES vient également d’obtenir le numéro DUNS qui nous permettra d’avoir une reconnaissance mondiale », a fait savoir Rino Fidinirina, le directeur en Informatique au sein de cette école de développement.
Navalona R.