
Dans le cadre du programme PULSE, l’Avant Temps Fort Danse, le festival dédié intégralement à la danse à l’initiative de l’Institut français de Madagascar (IFM), un solo du chorégraphe réunionnais et directeur artistique de la Kompani Soul City, Didier Boutiana, sera présenté à l’IFM Analakely ce samedi après-midi, 13 septembre. Il s’agit d’un solo intitulé « Kanyar » qui désigne un marginal en créole réunionnais.
Dans ce solo intense, Didier Boutiana interroge l’exclusion, qu’elle soit imposée ou choisie, et les traces qu’elle laisse dans le corps. Sa danse, entre puissance et fragilité, puise dans son vécu et dans l’âme de La Réunion, mêlant la puissance et l’énergie du break dance à la sensibilité et la profondeur de la danse contemporaine.
Porté par l’univers sonore envoûtant de Labelle et Maya Kamaty, des artistes réunionnais d’électro pop maloya, « Kanyar » est aussi le portrait d’un artiste qui, parti d’un quartier populaire, a conquis les scènes du monde. Il s’agit en quelque sorte d’un voyage chorégraphique où la créolité éclaire des questions universelles telles que l’identité, la liberté et le rapport à l’autre.
Mais qui est donc ce chorégraphe plein de fougue ? Didier Boutiana développe depuis plus de 15 ans une danse qui relie la scène à la société, portée par la conviction que l’art peut transformer les individus comme les collectifs. Entre hip-hop et danse contemporaine, ses créations – telles que « Le Sel de la Terre » ou « Le Sol Oblige » – racontent l’histoire de son territoire et interrogent les thèmes du rite, du combat et de l’identité.
Engagé dans la transmission et l’inclusion, il mène aussi le programme Wagon, qui accompagne chaque année des centaines de jeunes éloignés des pratiques artistiques vers l’émancipation et la confiance en soi. Son travail, ancré à La Réunion mais ouvert sur le monde, fait dialoguer culture, engagement social et création contemporaine.
En marge de la présentation de « Kanyar », Didier Boutiana animera également une masterclass à destination des danseurs professionnels le mercredi 11 septembre et le samedi 13 septembre à l’IFM. Un temps privilégié pour partager sa démarche artistique, explorer les croisements entre hip-hop et danse contemporaine, et offrir aux participants une immersion au cœur de son univers créatif.
Hanitra Andria