Reprenant bien volontiers à notre avantage le fameux titre annonciateur et prémonitoire d’Alain Peyrefitte dans les années 70 concernant la Chine, notre appréciation de la situation prévalant dans la Grande Ile nous inspire un optimisme mesuré tout du moins si nous devions considérer de notre point de vue la réalité factuelle où le pays se trouve objectivement à ce jour ; nous sommes à la croisée des chemins et l’année 2016 sera économique ou ne le sera pas !
De fait, considérant que les minima de l’éthique politique nous impose une observation sans faille de la règle démocratique à savoir que SE Monsieur Hery Rajaonarimampianina est le Président de la République de Madagascar, qu’il dispose d’un mandat qui va nous mener jusqu’en 2018 – a charge pour lui et son équipe de défendre alors son bilan -, nous serions tous bien inspirés d’œuvrer à une remobilisation des énergies constructives pour qu’en cette année 2016, nous mettions résolument Madagascar sur la voie d’un développement efficient.
Donner une chance au pays de se reconstruire, tel pourrait être l’engagement de tout à chacun pour un avenir que tous pourraient légitimement espérer radieux. Quoi qu’il en soit, mon sentiment à cet instant immédiat, c’est que nous devrions jouer collectif et taire momentanément une discorde qui s’avère stérile et génératrice de désordre.
A cet égard, entendu que le rôle critique des médias fait partie d’une des règles cardinales de la vie démocratique, il apparaît toutefois, le pays se trouvant dans une nouvelle phase de son histoire économico-commerciale, que le patriotisme solidaire pourrait et devrait nous conduire à une trêve, laquelle serait sans conteste génératrice de stabilité et d’un retour plus assuré de notre action économique dans un cercle qui soit plus vertueux. Chacun admet qu’il existe pour ce pays une nécessité réformatrice, mais certains esprits, justement critiques, deviennent – à leur esprit défendant – les complices d’un populisme devenu tyrannique et ceci ne sera assurément pas un facteur de progrès économique et encore moins social.
Monde de compétition et de coopération, ce fameux village « monde » évoqué par Alain Minc, un monde que nous savons en mutation profonde, nous avait inspiré, il y a déjà plusieurs mois dans certaines de nos publications les éléments de vocabulaire repris par d’illustres chefs d’Etat tels que Nicolás Maduro et François Hollande, le sentiment que Madagascar se trouvait en état d’urgence économique. Souffrant d’un continuum social et politique peu flatteur et ce depuis la seconde république – 1re partie – de l’Amiral, l’histoire se révèle aujourd’hui le pire procureur de notre histoire politique contemporaine ayant, in fine, accouché d’une classe politique où la médiocratie ayant entraîné une disjonction des ordres, le dispute à l’absence du bien commun.
Aussi, si nous ne voulons pas que cet abrégé de l’industrie humaine de l’Ile rouge nous entraîne vers les fonds abyssaux de déviances politiques du type Pol Pot, nous ferions bien tous d’adopter la démarche du caméléon – un bref regard vers le passé/ un long regard vers l’avenir -, de relever nos manches et de mettre en mouvement toutes les forces constructives de la nation.
Aujourd’hui c’est admis ! Madagascar transpire la pauvreté en bien des endroits de son territoire mais dégorge de richesse en bien d’autres. Retrouvons l’esprit bâtisseur de nos anciens et transcendons nos intellects pour retrouver la place qui nous échoit dans cette partie du monde : la première.
Un patriote éclairé
Michel D-RAMIARAMANANA