
L’Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d’Antananarivo (Apipa) est en deuil. Quatre de ses agents ont perdu la vie dans la nuit de vendredi à samedi, alors qu’ils intervenaient pour déboucher un canal d’évacuation d’eaux usées dans le quartier des 67 Ha, à Antananarivo. Le drame s’est produit aux environs de 2h30 du matin, à proximité d’une station-service bien connue de ce quartier populaire. Parmi les victimes figurent un chef de service de la maintenance d’exploitation ainsi que trois éboueurs expérimentés. Selon des sources proches de l’Apipa, les quatre hommes ont succombé à une asphyxie provoquée par des émanations toxiques provenant de la canalisation obstruée sur laquelle ils travaillaient. Pris au piège par le gaz, ils n’ont pas eu le temps de remonter à la surface. Cet accident tragique met une nouvelle fois en lumière les conditions de travail précaires auxquelles sont confrontés de nombreux agents œuvrant dans les métiers à risque à Madagascar. D’après les premières observations, les agents de l’Apipa intervenaient sans équipements de protection adaptés pour une descente en milieu confiné. Masques, appareils respiratoires et dispositifs de sécurité faisaient défaut, aggravant les risques encourus. Le manque d’outils et de protections adéquats est un problème récurrent dans plusieurs corps de métier à Madagascar, notamment dans les secteurs de l’assainissement, des travaux publics ou encore de la gestion des infrastructures. Cette tragédie relance ainsi le débat sur la nécessité d’une meilleure protection des travailleurs exposés à des dangers majeurs dans l’exercice de leurs fonctions. Face à ce drame, l’Apipa a exprimé sa profonde tristesse et présente ses condoléances aux familles endeuillées. De son côté, la population locale, choquée par l’événement, espère que les autorités compétentes mèneront une enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de l’accident, mais aussi pour que des mesures concrètes soient prises afin d’améliorer la sécurité de ces agents. Les regards se tournent désormais vers le ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, dont dépend l’Apipa, afin que des réponses claires soient apportées et que de tels drames puissent être évités à l’avenir.
Yv Sam