Bien que la campagne pour les Sénatoriales du 29 décembre (Ouverture de campagne prévue demain) n’ait même pas commencé, la course à la présidence de la Chambre haute semble être déjà lancée, du moins au sein du parti au pouvoir et des proches collaborateurs du président Hery Rajaonarimampianina. D’ailleurs, les noms des têtes des listes du parti au pouvoir pour chaque province sont déjà d’ailleurs connus : Randriambololona Mananjara pour Antananarivo, Riana Andriamandavy VII pour Fianarantsoa, Malo Benoît pour Toamasina, Kolo Roger pour Toliara, Bemahatana Martin pour Antsiranana et Alexandre Beranto pour Mahajanga. A voir les gabarits de ces têtes de liste, l’ancien premier ministre Kolo Roger serait bien parti pour occuper un poste de chef d’Institution. Aucun texte ne prévoit cependant que le président du Sénat doit être une personnalité élue. Du temps de l’amiral Didier Ratsiraka, le président du Sénat Honoré Rakotomanana a été une personnalité désignée. De même durant les mandats de Marc Ravalomanana qui a propulsé à la tête de la Chambre Haute deux personnalités désignées, à savoir Rajemison Rakotomaharo et Yvan Randriasandratriniony.
Pouvoir discrétionnaire. La liste n’est pas close. L’article 81 de la Constitution confère au président de la République le pouvoir discrétionnaire de nommer le tiers des membres du Sénat, « pour une partie, sur présentation des groupements les plus représentatifs issus des forces économiques, sociales et culturelles, et pour une partie en raison de leur compétence particulière ». Ces dispositions constitutionnelles permettraient au chef de l’Etat de désigner ses hommes de confiance parmi les 21 sénateurs de son quota. Ce qui est sûr, c’est que la future deuxième personnalité de l’Etat sera un homme de confiance du locataire d’Ambohitsorohitra. Car en vertu de l’article 52 de la Loi fondamentale, les fonctions du chef de l’Etat sont exercées par le président du Sénat par suite de démission, d’abandon du pouvoir sous quelque forme que ce soit, de décès, d’empêchement définitif ou de déchéance prononcée. A propos des hommes de confiance pouvant accéder à la présidence de la Chambre haute, on cite déjà en haute sphère du régime les noms de Rivo Rakotovao (président national du HVM), de Solofo Rasoarahona (conseiller spécial du président de la République) et du Général Guy Ratrimoarivony (candidat à la présidentielle de 2013). Une ou un illustre inconnu, étranger au cercle des proches du président, pourrait cependant faire son apparition pour chambouler les pronostics comme il a été toujours le cas.
Exception de Ravalomanana. D’autres critères qui ne sont pas des critères énumérés dans l’article 81 de la Constitution (critère de représentativité économique, sociale, culturelle et de compétence particulière), mais auxquels la plupart des dirigeants successifs n’ont pas dérogé, seront pris en compte dans l’élection du futur président du Sénat. C’est entre autres le critère d’équilibre régional ou provincial. Cette règle non écrite qui n’a jamais été incluse dans les Constitutions successives de Madagascar veut que si le président de la République est une personnalité des Hauts-Plateaux, le premier ministre doit être originaire d’une région côtière. Et les postes des autres chefs d’Institution devraient être attribués aux personnalités d’autres régions côtières. Quoi qu’il en soit, cette règle non écrite n’a pas une force de loi. Du temps de Marc Ravalomanana par exemple, il avait nommé un « Merina » comme lui à la tête du gouvernement, en la personne du Général Charles Rabemananjara.