
Les principaux suspects dans « le vaste plan d’élimination et de neutralisation de hautes personnalités dont le président de la République en premier lieu », sont écroués depuis hier, respectivement à Imerintsiatosika et à Tsiafahy.
Victor Ramahatra était ministre des Travaux Publics puis Premier ministre du temps du président Didier Ratsiraka. Quant à Ferdinand Razakarimanana, il était membre du cabinet du Premier ministre Guy Willy Razanamasy avant de devenir par la suite PDS du Faritany d’Antananarivo après l’avènement à la magistrature suprême de Marc Ravalomanana. Celui-là même qui avait fait jeter en prison Victor Ramahatra, l’actuel compagnon de galère de Ferdinand Razakarimanana.
Attentat. 38 ans après, les deux généraux à la retraite susnommés sont dans le sillage du commandant Richard Andriamaholison, accusé également d’avoir voulu attenter à la vie du président Didier Ratsiraka. Le Tribunal militaire avait condamné l’ancien ministre de l’Information du Colonel Richard Ratsimandrava à la déportation à vie. Une peine archaïque qui devait être exécutée en principe hors du territoire mais qui a été commuée de fait en emprisonnement à perpétuité dans l’établissement pénitentiaire de Manjakandriana. Et ce, avant d’être libéré en septembre 1989, au lendemain de la visite à Madagascar du président François Mitterrand qui avait fait pression sur l’Amiral.
France. Mariés tous les deux à des Françaises, le Commandant Richard Andriamaholison et l’un de ses complices, le Capitaine Marson Rakotonirina, avaient pu rejoindre la France. Paris intercédera-t-il également en faveur de ses deux ressortissants Paul Maillot Rafanoharana et Philippe François ? En attendant, les deux anciens officiers français croupiront à Tsiafahy. Tandis que les généraux Victor Ramahatra et Ferdinand Razakarimanana sont mis à l’écart à Imerintsiatosika afin d’éviter d’éventuelles concertations entre les quatre anciens officiers qui bénéficient de la présomption d’innocence en attendant leur procès.
CCO. Les quatre hommes ne changeront probablement pas de lieu de détention jusqu’à leur comparution devant la barre prévue début septembre si l’affaire est enrôlée à la prochaine session de la Cour Criminelle Ordinaire (CCO) d’Antananarivo. À la différence du Commandant Richard Andriamaholison qui n’a été jugé qu’en 1983. Soit 6 ans après son arrestation en 1977. Il a même été balloté d’un lieu de détention (préventive) ou de résidence surveillée à un autre. De Mantasoa à Sainte-Marie. Reste à attendre si la CCO de Tana, en principe compétente pour connaître de l’ « Affaire Apollo 21 », jugera s’il y a eu ou pas, actes préparatoires ou commencement d’…exécution.
R.O