La journée mondiale de la démocratie n’a fait l’objet d’aucune manifestation ni de la part du gouvernement ni du chef de l’Etat qui de plus était sur le sol français le 15 septembre dernier. Effectivement, la date du 15 septembre est dédiée à la démocratie et les Etats, dont Madagascar, qui prétendent être démocratiques, se mobilisent afin de la promouvoir. Et pourtant, cette démocratie si précieuse dans les discours des dirigeants (depuis toujours), est tombée indirectement aux oubliettes. Reste à savoir si le régime actuel consolide ses bases autoritaires ou autocratiques.
Un semblant de. Ce ne sont pas les moyens qui font défaut. Le code de la communication en est un. Avec cet outil très liberticide, les tenants du pouvoir s’assurent de la facilité des différentes opérations qui sont susceptibles de faire couler beaucoup d’encre au niveau de la presse mais surtout au niveau de l’opinion publique. Outre ce code, l’on peut également noter les séries de « faire croire » utilisées par les dirigeants et ce, par n’importe quel moyen que ce soit tel le verrouillage des médias publics (qui ne date pas d’aujourd’hui) ou encore l’inauguration des petites infrastructures qui devrait revenir aux responsables locaux. Sans parler des mobilisations des forces de l’ordre qui, d’après les différentes constatations, sont devenues un outil indispensable voire un passage obligé pour les autorités étatiques. Et la liste étant loin d’être exhaustive en ne marquant point les problèmes sociaux comme le délestage ou encore l’insécurité. Néanmoins, à opérer une lecture de la situation politique à Madagascar, force est de constater que la démocratie est au plus bas. En effet, certains opposants effectuent d’ores et déjà des précampagnes et ne s’abstiennent pas de créer un Etat dans l’Etat. D’autres veulent évincer ce régime qui a été placé démocratiquement. Ce qu’il faut dire, c’est qu’un point ressemble et rassemble les principales têtes du cercle politique malgache. La pratique de la démocratie n’est pas encore automatique et l’Etat de droit n’est toujours pas au rendez-vous…
Aina Bovel