Depuis l’investiture du président de la République, Hery Rajaonarimampianina, deux changements de gouvernement ont eu lieu même si les trois quarts des ministres n’ont pas été remplacés. Mais jusqu’à présent, aucun Ambassadeur n’a encore été nommé. La plupart des représentations à l’étranger en sont dépourvues et sont gérées, en attendant, par des Chargés d’affaires. Les observateurs s’étonnent que l’engagement de la politique de diplomatie économique prônée par le président de la République ne soit pas prioritaire et urgente. Une année et deux mois au pouvoir sont passés mais les préoccupations de l’Etat sont ailleurs. C’est au début de son mandat que le président de la République a fait comprendre que les tournées dans les pays amis et partenaires techniques et financiers qu’il a entamées, étaient d’une importance capitale pour les rassurer du retour de Madagascar à l’ordre constitutionnelle et à la démocratie d’une part, et pour négocier le retrait des sanctions établies pendant la période de transition d’autre part.
Que de soucis
La politique est le premier des soucis du pouvoir. N’ayant pas participé aux législatives et ne possédant pas de députés à l’Assemblée nationale, il fallait aux tenants du pouvoir trouver le moyen de combler ce vide devant les risques de déstabilisation, et gagner une majorité à l’assemblée pour s’assurer une stabilité politique. L’étape a été réalisée avec la plateforme de la majorité présidentielle qui a rassemblé au départ tous les partis et groupements qui ont décidé de soutenir le président de la République. Le groupe parlementaire HVM a vu le jour pour conforter la position. Le combat pour avoir une base politique solide continue à travers les actions du HVM pour gagner les prochaines élections communales, avec son objectif de présenter plus de mille candidats aux communales dans toutes les régions de l’Ile. Cette étape est ambitieuse mais comme tous les partis présidentiels, les moyens ne manqueront pas pour obtenir des résultats qui pourraient ne pas toujours répondre aux attentes à cause de la concurrence. Sur le plan économique dans lequel entre en droite ligne la diplomatie économique, les indicateurs laissent à désirer. Les efforts sont insuffisants pour insuffler des taux de croissance qui font rêver. Le développement est l’otage des financements extérieurs et ne progresse pas comme le public le souhaite. La lenteur ne stimule pas la bonne gouvernance et l’Etat de droit. La pauvreté, la corruption et l’insécurité sont rudement ressenties. La diplomatie économique tarde à prendre son envol, alors qu’elle pourrait apporter à travers des nominations d’Ambassadeurs dans les grands pays, des opportunités énormes. Pour l’heure, le pays se débat dans les problèmes sociaux. La saison des pluies a été cette année plus destructive que les précédentes. Ses effets, en particulier dans la capitale, sont catastrophiques à cause des inondations. Ils font apparaître toutes les lacunes de la mauvaise gouvernance des régimes au pouvoir successifs. Conclusion, la ville des mille n’a jamais été bien gérée. Abandonnée au laxisme et surtout au clientélisme politique, elle est devenue la ville des mille infractions à la loi.
Zo Rakotoseheno