Les entreprises malgaches broient du noir. Le délestage record qu’elles endurent actuellement leur fait traverser l’une des périodes les plus noires de leur existence.
Que la lumière soit
Et les dommages collatéraux sont nombreux. Les longues coupures de courant et l’instabilité de la tension électrique provoquent des dégâts sur les installations des unités industrielles dont certaines sont obligées de recourir à l’utilisation permanente des groupes électrogènes pour continuer à tourner. Une option qui provoque malheureusement un surcoût d’exploitation. Avec ce que cela suppose, évidemment, d’impact négatif sur le marché puisque n’étant pas des philanthropes mais des entités qui font vivre des milliers d’employés, ces entreprises sont obligées de répercuter les coûts additionnels sur les prix. En somme, la Jirama confirme plus que jamais son rôle provocateur de surcoût pour les entreprises. La Jirama qui est allée jusqu’à demander aux entreprises de limiter leur consommation d’électricité, et même de stopper carrément leur usine sur certaines tranches horaires pour limiter les dégâts de la centrale hydroélectrique d’Andekaleka, démontre qu’elle est tout simplement dépassée par les événements. Mais cette situation catastrophique de la société nationale énergétique a le désavantage de noircir l’image du régime qui, malgré les promesses tenues, se montre incapable de solutionner cette grave carence en énergie. Laquelle contribue par ailleurs à enfoncer Madagascar dans le rang des plus mauvaises destinations des investissements directs étrangers. La preuve, dans le dernier classement Doing Business 2020, Madagascar était au 161e rang sur 190 pays. Par ailleurs, dans sa dernière mise à jour en février 2021, la COFACE place encore la Grande Ile dans la catégorie des pays à risque pour les investissements. Là encore, la carence énergétique est pour beaucoup. En somme, il est plus que jamais temps pour les autorités de s’attaquer à ce grand problème énergétique qui doit être considéré comme la priorité des priorités. Car ce qui compte pour les citoyens et les entreprises, c’est que vraiment, la lumière soit.
R.Edmond