Tous les regards sont braqués sur Air Madagascar. L’image de la compagnie nationale est au plus bas dans le monde. La grève du personnel et les perturbations des vols que cela a entraînées, sont en train de mettre complètement K.O Air Madagascar. Les annulations de destination se succèdent en cette période de haute saison. Les touristes et les vacanciers déçus se tournent vers d’autres horizons et vers d’autres compagnies aériennes. Air Madagascar compte-t-elle encore pouvoir se relever ?
Quelle solution ?
Les pertes s’accumulent de jour en jour énormément. La flotte n’est composée que d’une poignée d’avions pour supporter des charges de personnel lourdement excédentaires. Certains observateurs pensent que si Air Madagascar arrive à sortir de cette épreuve, elle devra être profondément restructurée pour être compétitive face à la concurrence régionale farouche. Le personnel gréviste en veut aux dirigeants et conteste leurs choix stratégiques qui n’assureraient pas un avenir confiant à la Compagnie. Les dirigeants, en revanche, gardent une certaine distance et voient l’évolution de la situation comme une déstabilisation. Le bras de fer est lourd de conséquences économiques et sociales. Les négociations traînent en termes de résultats. Elles n’obtiennent que de faibles compromis considérés comme un mouvement vers la reprise des activités et une prise de conscience progressive de l’avenir de la Compagnie pour redorer son blason. Quoi qu’il en soit, rien ne pourra se résoudre si la grève du personnel continue. En attendant une solution miracle issue du dialogue entamé, les rumeurs vont bon train sur la destruction de la société. On raconte que la situation serait voulue pour une privatisation totale. Dans cette optique, elle sera achetée par des hommes d’affaires à un prix moindre, compte tenu de son état lamentable. Un quotidien de la place a révélé qu’on met fin à Air Mad parce qu’une autre compagnie serait en gestation pour prendre sa place. Une chose est sûre, ces bruits qui circulent ne sont pas tous dénués de fondements. Des compagnies ou des hommes puissants rêvent de mettre la main sur le secteur aérien commercial national. Des observateurs expliquent à travers ces ambitions et le laisser-aller qui y prévaut la régression d’Air Madagascar. Aujourd’hui la société est à bout de souffle. Les dirigeants et le personnel en sont responsables. Que faut-il pour sauver la compagnie ? Un assainissement ? Une privatisation totale ? Ou bien une fermeture définitive pour une nouvelle société et une nouvelle image à construire ? Que de matières à réflexion.
Zo Rakotoseheno