Le suspense s’est installé depuis hier en France. L’avenir semble déjà écrit. Les deux motions de censure déposées par le NFP et le RN ont scellé le sort de Michel Barnier et de son gouvernement. On ne voit plus comment le Premier ministre va pouvoir se sortir d’affaire bien qu’en politique, rien n’est définitif. Il faut qu’une majorité de députés vote des motions (NFP+RN = 288 députés) pour que le gouvernement tombe. Après, c’est le président Emmanuel Macron qui va entrer en jeu.
Quelle suite à ces motions de censure ?
Une grande partie de la classe politique française reproche au chef de l’État français sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et de la faire entrer dans une instabilité qui risque de coûter cher au pays. Il voulait une clarification de la vie politique, c’est une totale confusion qui a régné. Il a eu beaucoup de difficultés à nommer son Premier ministre, mais dès le premier jour, on savait qu’il s’agissait d’un gouvernement en sursis. Malgré son immense talent de négociateur, Michel Barnier n’a pas réussi à trouver un consensus pour faire voter les projets de loi qu’il estimait fondamentaux. Jean Luc Mélenchon et les membres de son parti LFI ont tout de suite annoncé leur intention de voter la censure quand l’occasion se présenterait. Le RN a été plus subtil et a montré un côté plus accompli cru mordant. Mais tous les observateurs ont vu qu’il se présentait comme le maître du jeu politique à l’Assemblée. Tout le monde a eu l’impression que Marine Le Pen ménageait le Premier ministre qui, lui, a cru qu’elle pourrait laisser voter notamment la loi sur le financement de la sécurité sociale. Il se retrouve maintenant acculé. Les motions de censure vont être votées. Le président Emmanuel Macron va devoir choisir un nouveau Premier ministre et son choix risque d’être aussi discuté que la fois précédente. Mais une idée commence à être lancée par des hommes politiques, celle de sa démission si le pays est dans une impasse, mais on n’en est pas encore là.
Patrice RABE