Ils se sont séparés avec moins d’enthousiasme que lors de la première rencontre. Ils ne se sont plus tenus par la main pour marquer la réconciliation. Ils, ce sont bien sûr, les cinq chefs d’Etat à savoir Hery Rajaonarimampianina, Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina qui se sont réunis pour la seconde fois au CC Ivato sous l’égide du FFKM. A l’issue du sommet, le FFKM a fait un point de presse et a rendu publiques les 33 questions sur quatre thèmes, que se sont posées les participants. Sur les buts globaux, sur les objectifs, sur les structures de la réconciliation nationale, sur les conditions de succès des travaux à réaliser. Les réponses seront certainement transmises lors de la troisième rencontre prévue se tenir aujourd’hui au même endroit. On doit s’attendre maintenant à des vues convergentes entre les participants. Se dirige-t-on, à travers la démarche du FFKM, vers une convention du CCI Ivato comme en 90 au Panorama?
Question ponctuelle
Une question ponctuelle comme la formation d’un nouveau gouvernement n’a-t-elle pas été évoquée parmi les questions ? Les anciens Chefs d’ Etat ne s’en désintéressent certainement pas parce que dans les médias certains d’entre eux lorgneraient sur la répartition des portefeuilles ministériels. Défense et Affaires Etrangères pour Didier Ratsiraka, Justice pour Rajoelina, Finances pour Ravalomanana … Mais rien de tout cela n’est vrai. Ce sont des supputations qui remontent à l’époque de la Transition. Ce qui importe maintenant, c’est plutôt le renforcement de la démocratie et de ses valeurs. Il est fort possible que l’on en arrive à réviser la Constitution dans ses articles sources de polémique et de confusion. En effet, la majorité instable à l’Assemblée nationale n’est pas le modèle qu’il faut pour un pays qui a besoin d’apaisement pour booster son développement. Le président de la République dont les actions en faveur de la réconciliation nationale sont méritoires doit disposer d’une grande marge de manœuvre dans le choix de son Premier ministre. Mais pour l’expérience, on ne doit pas le limiter à une liste de 14 premiers ministrables. Madagascar regorge de personnalités de compétences et de valeurs. Il a certainement écarté les «chercheurs » de siège qui apparaissent à chaque changement de gouvernement et surtout ceux qui laissent des doutes dans leurs performances antérieures. En demandant à un commun des mortels de profiler son Premier ministre, la réponse a été simple et tient en quelques mots. Un militaire humble, incorruptible, qui enrichit les pauvres et qui supprime le chômage. Le verdict est tombé tard dans la nuit, le président de la République a nommé comme Premier ministre le général Jean Ravelonarivo, un fidèle de confiance.
Zo Rakotoseheno