Randriamampionona Joseph Martin, plus connu sous le pseudonyme de Dadafara, est l’un des 36 candidats à la course à Iavoloha. Le président national du parti RTM (Refondation Totale de Madagascar) a été déjà candidat à l’élection présidentielle de 2013 et se représente cette année, encore plus déterminé à mettre en œuvre son programme de développement. Ce -self mademan » qui s’est construit dans le domaine du commerce veut appliquer sa gagne dans la politique. Très optimiste malgré la situation qui prévaut actuellement, Dadafara se base beaucoup sur l’investissement sur les infrastructures. Portrait.
Avec son air nonchalant, mais toujours à l’écoute des autres, peu importe qui s’adresse à lui tantôt pour lui parler de leurs retrouvailles, ou pour acheter un de ses « matos » au « Discount Store Saturne » à Analakely, Dadafara, ou Randriamampionona Joseph Martin, est un « businessman » pas comme les autres. Impliqué dans le désir d’apporter sa contribution dans le développement de son pays, il se voit comme la personne honnête qui veut faire sortir la tête de Madagascar de la pauvreté. Et cet amour de la patrie, on le ressent dans la manière dont il parle de son « tanindrazana ». « Nous avons tous un « ambanivohitra », une contrée lointaine dont nous sommes originaires. Ne voulez-vous pas avoir des routes bitumées, de l’électricité, de l’eau potable, des écoles aux normes et des hôpitaux qui nous permettent d’être soignés dans ces campagnes? » lance-t-il, comme un appel à tous les Tananariviens, aux habitants des villes qui tendent parfois à oublier d’où ils viennent.
Né le 26 septembre 1964 à Ambohimahasoa, Dadafara a passé son enfance à Fianarantsoa. Il a effectué ses études secondaires au Lycée Raherivelo Ramamonjy. Puis, après avoir obtenu son Baccalauréat en série D en 1984, il est monté dans la capitale, à Antananarivo. Il poursuit alors ses études en Sciences Naturelles à l’université d’Ankatso. Il devient ensuite prof de Sciences Naturelles dans les CEG, notamment à Ambohimahasoa, entre 1984 et 1985, avant de retourner dans la capitale pour ouvrir une épicerie. Car très vite, l’homme se découvre une vocation dans le commerce. Puis, Dadafara continue son aventure de « self made man » en se tournant vers les transports en commun. Il travaille alors en tant que chauffeur de taxi, mais aussi dans le secteur du transport urbain et national. Et ce n’est pas tout, car Dadafara se lance également dans la restauration. Il ouvre alors, de 1993 à 2004, le « Restau-Bar Saturne » à Ambodivona. Constatant que cette vocation dans le commerce lui apporte beaucoup, Dadafara reprend les chemins de l’école et s’inscrit à l’ISCAM où il obtient en 1998 son Diplôme d’Etudes Supérieures Approfondies en Gestion Management, avant de partir, en 2002, à l’Université de Guangzhou en Chine pour y décrocher son « Certificate of Chinese Language ». Dadafara a déjà également investi dans les médias en rachetant les chaînes de radio et télé TNTV, ainsi que Radio F-One à Fianarantsoa, en 2011.
Dans son programme de développement, Dadafara se veut pragmatique. « On a besoin d’une vraie refondation. Tout est à refaire. Madagascar possède de grandes richesses naturelles, et un potentiel inouï. Si l’on ne parle que de l’or, avec les tonnes d’or qui sortent de nos frontières chaque année, on pourrait à la place l’investir dans les infrastructures routières. Avec cet argent, on pourrait faire des dizaines de milliers de kilomètres de route pour desservir les quelque 1 800 communes que compte le pays » dit-il. « Avec un besoin de 800 000 km de routes, on a les moyens de les construire. Et pourtant, si l’on ne considère que les trois derniers présidents qui ont dirigé le pays, à peine si on a fait quelques milliers de km de route. C’est dire que ce n’est qu’une question de volonté politique » continue-t-il. Le désengorgement de la ville et l’accessibilité aux campagnes, mêmes dans les « fokotany » les plus reculés, tels sont les maîtres mots de ce businessman qui s’est construit tout seul. « Il nous faut avant tout un président honnête, qui veut réellement faire développer le pays » souligne-t-il. Un président honnête donc qui est prêt à éradiquer l’insécurité ambiante qui pèse sur la population, en milieu rural comme en milieu urbain. « Les brigands dans les hautes sphères, et protégés par les autorités. Il faudrait que cela cesse » dit-il fermement. « Il en est de même pour l’électricité. Il faut arriver à une autonomie énergétique car les délestages, c’est
tout simplement pas productif » explique Dadafara. « La population a besoin d’avoir accès à l’eau potable » avant d’ajouter que « les soins devraient être prodigués dans des hôpitaux aux normes, des écoles devraient être construites aux normes… » Dadafara, qui a déjà été candidat lors des élections présidentielles de 2013, poursuit: « Je pense que Madagascar a le potentiel de s’en sortir. Je vois déjà ici, Analakely avec de grands buildings, des baies vitrées… une ville qui n’a rien à envier aux grandes villes européennes. Avec autant de conviction, Dadafara veut entraîner toute la population dans sa vision des choses. « Nous n’avons pas besoin de financement. Avec nos ressources naturelles, on peut réaliser toutes ces infrastructures et tous ces programmes de développement » affirme le président du parti RTM ou Refondation Totale de Madagascar. Cet ancien ministre de l’Elevage incite ainsi la population à effectuer leur devoir de vote: « C’est vrai que beaucoup de gens ne s’intéressent plus à la politique. Mais qu’on le veuille ou non, notre quotidien est lié à la politique. Alors il faut aller voter, car c’est un droit et un devoir. De même, je vous conseille de ne pas voter blanc, car c’est votre voix, votre choix, il ne faut pas la jeter » dit-il.
Anjara Rasoanaivo