
La Grande Île, à travers la ville de Diégo-Suarez, est le troisième pays d’Afrique sélectionné après la Namibie et l’Egypte.
Du trail, on en a déjà vu mais un événement du type Racing Planet Tour, c’est une grande première dans la Grande Île. La ville de Diégo a eu le privilège de l’accueillir pendant une semaine notamment du 30 août au 6 septembre derniers. Le tourisme sportif, l’exotisme, la découverte, le défi personnel, de nouvelles relations, tout cela se conjugue pour décrire le concept de ce trail de renommée internationale. Racing Planet Tour « beyond 4 deserts » littéralement « au-delà des déserts » découvre un pays chaque année. La ville de Diégo-Suarez a eu le privilège d’être sélectionnée pour l’une de ses cinq éditions pour 2014. Les participants, au nombre de 234 ont pris le départ à la plage Orangea. Ils ont parcouru 250 kilomètres, à raison de 40 à 80 kilomètres par jour, à pied avec un sac à dos pesant 6 à 14 kilos. Madagascar est la troisième destination de la compétition « 4 deserts Race series », et ce, après la Jordanie en mars et la Chine en juin dernier. Les organisateurs ne chôment pas puisque l’événement sera reproduit au Chili en octobre et dans l’Antarctique en novembre. Des gens très cosmopolites issus de 40 nationalités différentes avec une participation féminine (30%) ont sillonné durant le périple les canyons du nord, le tsingy rouge, la plage, la forêt, des lacs et tous les sites exotiques. L’épreuve est loin d’être une promenade de santé puisqu’il faut avant tout une très bonne condition physique pour s’y faire. D’ailleurs, les règlements sont sévères allant de l’alimentation aux simples pointages. Petit aperçu : les trailers sont soumis à des nourritures bio qu’ils préparent eux-mêmes ; ils sont coupés du monde ; on leur fourni de l’eau chaude pendant le périple pour se réhydrater ; il faut passer par un checkpoint tous les 10km et faire un pointage éléctronique… Bref, les coureurs sont poussés à dépasser leurs limites. Mais devant ces multiples difficultés, les coureurs ont pu franchir le cap en mettant en avant leur passion, leur soif de relever un défi. Malgré une trentaine d’abandon une grande partie des participants ont pu franchir la ligne d’arrivé, à Ambilobe, samedi dernier. La joie et la satisfaction se lisaient sur leur visage. Certains « vazaha » tout bronzés par la chaleur du nord et qui arrivent à peine à marcher tellement la fatigue se ressent et les pieds pleins d’ampoules, n’ont pu retenir leurs larmes à l’arrivée. Et l’on comprend puisque 250 km à pied avec un climat tantôt pluvieux et venteux, est loin d’être chose facile. Il faut avoir beaucoup de cran et être passionné. Des coureurs chinois, japonais, australiens, taïwanais, jordanien, irakien, brésilien ont été notés comme de nouveaux participants au Planet Racing Tour 2014. Pour Madagascar, la retombée touristique attendue est surtout l’effet bouche-à-oreille pour faire connaître le pays. Ces gens deviennent des ambassadeurs du pays et partagent ce qu’ils ont vu à leurs connaissances. Un espace multimédia a été spécialement aménagé dans chaque campement afin qu’ils partagent leur émotion et leurs photos de Madagascar avec leurs proches. Le doyen de la course avait 69 ans et la participation d’une femme diabétique est à souligner. L’organisation, presque sans faille, a été le résultat d’une bonne mobilisation des ressources à la fois humaines et matérielles. Suivi aérien et terrestre, sécurisation des participants, campements très équipés, personnels médicaux (10 américains), ont été déployés à chaque déplacement. Rien n’a été laissé au hasard. Et l’on comprend puisque rien que les frais de participation se montent à 5000 dollars.
Didi R.