L’adversaire numéro Un du régime en place n’est ni Thierry Rakotonarivo qui a (été) démissionné. Encore moins Rivo Rakotovao dont le parti HVM a perdu sa force. Ce n’est pas non plus Fleury Rakotomalala qui est « condamné » à rester en France.
Ra…coronavirus
Le pouvoir en place, qui vient de suspendre les vols internationaux à risque, doit plutôt faire face à Ra…coronavirus qui rôde dangereusement en divers points de la Grande île. A commencer par Nosy-Be, la principale porte d’entrée des Italiens dont le pays est devenu l’épicentre de la pandémie en Europe. Même topo pour Sainte-Marie, l’une des destinations de prédilection des touristes venus de La Réunion où un septième cas a fait son apparition hier. Il y a aussi Mahajanga qui est géographiquement proche de Mayotte où le premier cas de coronavirus a été identifié samedi dernier. Sans oublier l’aéroport international d’Ivato où les mesures de contrôle ne peuvent être fiables à 100% car certains passagers porteurs du virus ne présentent pas systématiquement les symptômes à leur arrivée. C’est dire le caractère précaire, voire aléatoire, du « zéro cas » enregistré jusqu’ici à Madagascar où la psychose du Covid-19 se propage comme un virus. Et ce, malgré les propos lénifiants d’une ministre estimant que le coronavirus n’est pas plus dangereux que la peste et le choléra. Un diagnostic loin d’être convaincant. Qui plus est, la question ne fait pas partie des domaines de compétence de ce membre de l’équipe gouvernementale où l’unique épidémiologiste a été remplacé lors du dernier remaniement par un spécialiste en radiologie qui a, certes, ses « maux » à dire puisque l’imagerie médicale joue un rôle primordial dans la détection des patients éventuellement symptomatiques. Un outil qui n’est pas à la portée du patient lambda; à la mesure même du coronavirus qui est considéré, à tort ou à raison, comme une maladie des pays riches, sans toutefois épargner les pays pauvres tel Madagascar qui n’a pas forcément le choix entre la peste, le choléra et le Covid-19, mais qui doit rester uni et solidaire face à l’ennemi commun qui ne choisit pas ses victimes en fonction de leur obédience politique.
- R.O