
Les employés de la compagnie aérienne nationale ont, une nouvelle fois, organisé un sit-in devant leur lieu de travail hier, pour un nouvel objectif.
Jouer cartes sur table. Rado Rabarilala, porte-parole des employés de la compagnie aérienne Air Madagascar, a demandé à avoir un face-à-face avec le président du conseil d’administration (PCA) de ladite compagnie ainsi que tout son staff. « Il faut faire ce face-à-face pour tirer au clair toute cette histoire qui risque de causer la mort de la compagnie », a-t-il déclaré hier, lors d’un sit-in organisé par les membres du personnel d’Air Madagascar, à Ivato. Ce fut un mouvement pacifique qui leur donnait l’occasion d’afficher une banderole sur laquelle est écrite: « Air Madagascar: Souveraineté ». Sans en oublier les affiches porteuses de messages que les manifestants tenaient à la main, dont les unes parlaient des inquiétudes des employés de cette compagnie aérienne nationale quant à leurs pensions de retraites. Et les autres affiches ont évoqué le non-respect du Memorandum of Understanding (MOU), la nécessité de réintégrer les quatre employés remerciés et la suppression du « Madagascar Ground Handling » ou (MGH). Quoi qu’il en soit, il faut souligner que cette manifestation qui s’est déroulée pendant la pause déjeuner n’a pas vu la présence des éléments des forces de l’ordre. Pour en revenir au face-à-face, Rado Rabarilala et consorts de vouloir que tout se passe sur un plateau télévisé, devant un bon nombre de journalistes. « Comme cela, tout le monde saura la vraie raison qui pousse l’Etat à vouloir cette privatisation d’Air Mad », continue-t-il.
Népotisme. En effet, ces employés qui ont manifesté devant leur lieu de travail ont affirmé être soucieux du sort d’Air Madagascar face à ce qu’ils appellent « tentative de privatisation » de la compagnie, émanant des membres de ce conseil d’administration. « Pour nous, cette idée d’appel d’offre international émanant du PCA à travers le gouvernement malagasy ne vise qu’à détruire la compagnie. Donc, nous sommes là pour soutenir l’intérêt de tous les compatriotes qui travaillent pour cette compagnie, puisque cette société n’appartient pas aux étrangers, mais à tous les Malgaches», poursuit Rado Rabarilala. Il a également lancé un message fort à tous les autres employés de la compagnie qui, selon lui, sont restés bloqués dans leur bureau au lieu de se joindre au mouvement. «Pensent-ils pouvoir être victorieux en restant seulement assis sur leur bureau? Et s’ils pensent rejoindre la nouvelle équipe d’Air Madagascar après cette éventuelle privatisation, c’est qu’ils rêvent, ou que ce sera du pur népotisme comme toujours», s’insurge ce meneur de grève. Les grévistes affirment vouloir organiser une assemblée générale pour discuter de la suite de leur mouvement.
Arnaud R.