
La rage tue. Environ 8 000 cas suspicion de rage humaine sont répertoriés à Madagascar.
La rage humaine existe et elle fait des victimes. Le service de Lutte contre la rage auprès du ministère de la Santé Publique (MSP) rapporte une situation alarmante. Environ 10 décès par an ont été observés dans tout le pays à cause de cette maladie, «sans compter toutefois les cas non répertoriés». Et le Dr Edosoa Glenn, chef dudit service confie que depuis le début de cette année, il y a eu 13 cas répertoriés. Les victimes ont toutes perdu la vie. «Et en 2015, nous avons pu recenser huit décès. Ce qui nous donne en moyenne ces 10 morts par an», dit-il. Et pas plus tard qu’hier, un père de famille a succombé à la rage dans le district d’Ankazobe. Par chance, sa femme qui a été également infectée, a été évacuée d’urgence à Tana, pour bénéficier des traitements adéquats. En général, les personnes atteintes de la rage humaine ne survivent pas à la maladie, surtout si elles ne bénéficient pas de traitements adaptés, notamment les vaccinations. Des traitements qui doivent se faire à temps. «Pour les Hommes, les vaccins sont gratuits. Mais il faut agir vite. Le temps d’incubation de la maladie dans le corps varie de trois semaines à trois mois. Mais les vaccinations doivent se faire presque immédiatement après la morsure ou la griffure si l’on veut éviter le décès du sujet», rajoute le Dr Edosoa Glenn.
Laver pendant 15 mn. A titre de rappel, la rage est une maladie des animaux (incluant les animaux domestiques comme les chiens et les chats) qui se transmet aux humains par morsure, griffure, ou léchage d’une plaie. Comment reconnaître un animal suspect ? «L’animal devient agressif, craintif, et mordeur. Il mange des choses anormales et fait une hyper-salivation. Sa voix change et il présente une incoordination motrice. Mais surtout, l’animal a peur de l’eau. Si au moins deux de ces signes se présentent, c’est certain que l’animal a la rage», confient les médecins de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM). En cas de morsure, il est indispensable de laver la plaie pendant au moins une quinzaine de minutes, consulter immédiatement le centre de santé le plus proche, et suivre les traitements adéquats dans un centre antirabique.
8 000 cas suspicieux. C’est dans la capitale que le plus grand nombre de cas suspicieux de rage ont été recensés. Mais dans tout le pays, il en existe à peu près 8 000, selon Mathilde De Calan, directrice par intérim de l’IPM. Il est à noter que les vaccins pour la prévention de la rage humaine sont gratuits au niveau des 31 Centres de traitements antirabiques (CTAR) dans les 22 régions. «En outre, une personne exposée suivant le traitement antirabique dans un centre donné peut le poursuivre dans un autre centre en cas de besoin, peut-être pour des raisons liées aux études, travail, etc. Et le respect du calendrier de vaccination garantit l’efficacité du vaccin», renchérit Mathilde DC. Pour sa part, Luc Marcel Rakotoniriana, directeur du Cabinet du ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et de l’Elevage de souligner que la vaccination des animaux domestiques est l’action la plus efficace qui permet de combattre la rage à la source. Bref, le vaccin antirabique pour chien s’achète à environ 50 000Ar.
Arnaud R.