L’existence d’un accord secret entre les deux hommes risque de fausser certains calculs politiques.
Quand le président Ravalomanana s’entretient au téléphone avec le président Hery Rajaonarimampianina, il le tutoie, témoigne un proche de l’ancien exilé d’Afrique du Sud pour dire que les relations entre les deux hommes sont au beau fixe. Par contre, notre interlocuteur n’est pas capable d’affirmer qu’est-ce qui s’est passé entre Marc Ravalomanana qui est rentré en catimini au pays après cinq ans d’exil et Hery Rajaonarimampianina qui n’a pas encore annulé le décret portant assignation à résidence fixe du premier. Il reconnaît cependant que les deux hommes ont contracté un accord secret dont personne n’arrive jusqu’ici à connaître le contenu. Cet accord secret qui porterait sur des points bien précis dont la réouverture des usines de Tiko et le retour sur la scène politique de Marc Ravalomanana dérange certains partisans des deux parties. Maintes fois interrogé par les journalistes sur cette réouverture des usines de Tiko, le ministre de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé, Narson Rafidimanana, reste prudent. Ce membre du gouvernement se contente de dire que cette question sera traitée dans le cadre du processus de réconciliation nationale.
Langage d’opposition. Du côté de l’ancien président Marc Ravalomanana, l’existence de cet accord secret n’est pas prise en considération par les manifestants du Magro. L’ancien exilé d’Afrique du Sud ne cesse de réitérer au cours des réunions politiques qu’il a dirigées à Faravohitra que sa mouvance soutient sans condition le régime de Hery Rajaonarimampianina. Or, au Magro Behoririka, ses partisans tiennent un langage d’opposition. De temps en temps, on est tenté de conclure que Marc Ravalomanana fait double jeu. Et ce, malgré le fait qu’il a deux ministres dans l’actuel gouvernement. Par ailleurs, force est de constater que le rapprochement entre Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina dérange le Mapar d’Andry Rajoelina, principal adversaire politique du régime en place. La stratégie politique et électorale de cette plateforme d’opposition risque d’être faussée par ce rapprochement qui semble être très calculé et fragile aux yeux de certains analystes politiques. Quoi qu’il en soit, le Mapar n’a pas intérêt à ce que Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina forment un bloc solide aux Communales du 17 juillet et aux présidentielles de 2018.
R. Eugène
