En application de l’article 40 du Statut général autonome des fonctionnaires de Police qui prévoit des avancements à titre exceptionnel pour « acte de bravoure ou services rendus à la Nation », le ministre de la Sécurité Publique, le Contrôleur Général de Police Randimbisoa Blaise Richard a été promu au grade d’Inspecteur général par le Président de la République. Le Chef suprême des forces armées n’a pas visiblement voulu faire deux poids, deux mesures après la promotion de généraux de corps d’Armée dans la Gendarmerie et l’Armée. Pour ne citer que Paza Didier Gérard et Rakotozafy Dominique qui sont tous les deux membres du gouvernement sortant, au même titre que Randimbisoa Blaise Richard qui arbore également « 4 étoiles » sur ses épaulettes. Il est même le seul Inspecteur général de Police en activité.
Résultats 2014. Il, c’est évidemment le ministre de la Sécurité Publique qui expédie les affaires courantes, en attendant le nouveau gouvernement. En fait, son département continue de courir après les affaires de grand banditisme. « Le maintien de l’ordre public et de la sécurité n’attend pas la formation du prochain gouvernement », explique Randimbisoa Blaise Richard. En précisant toutefois qu’il n’est plus habilité à prendre des actes réglementaires depuis la démission du gouvernement. Et de réitérer qu’ « affaires courantes ou pas, l’ordre public doit être assuré 24h sur 24 ». Sous peine d’hypothéquer les résultats – à la hausse par rapport à 2013 – obtenus par le ministère de la Sécurité Publique durant l’année 2014 avec entre autres « 1 479 bandits arrêtés ; 37 abattus ; 134 associations de malfaiteurs démantelés ; 13 kidnappings traités ; 1 676 kilos de cannabis saisis ; 66 grammes de cocaïne ; 1211 grammes d’héroïne ; 23.989 litres d’alcool frelaté… »
Projet d’attentat déjoué. Dans le cadre de la lutte contre la prolifération des armes à feu, le ministère de la Sécurité publique affiche aussi de bons résultats avec « la saisine de 9 fusils d’assaut (Kalachnikov) ; 5 revolvers ; 36 pistolets automatiques ; 367 fusils de chasse ; 7 grenades ». Sans compter des milliers de munitions. Concernant le risque d’actes terroristes du genre de ceux commis récemment en France, le ministre de rapporter que « des renseignements font état d’actes de déstabilisation après le 13 janvier ». Et d’éventer l’objectif de pareils actes qui serait « le renversement du régime en place d’ici le 28 février ». Randimbisoa Blaise Richard de revenir même un peu plus en arrière pour révéler qu’« un projet d’attentat a été déjoué le 26 juin dernier ». Et ce, grâce au travail de renseignements et au fait que les Malgaches n’ont pas l’âme d’un Kamikaze.
Conseil de discipline. Le ministère de la Sécurité Publique mène également une « lutte contre la corruption pour une meilleure efficacité des missions de sécurisation ». Dans ce cadre, 21 policiers – 4 Officiers et 17 agents et brigadiers – ont été traduits devant le Conseil de discipline (CODIS) dont 7 pour actes incompatibles avec la fonction d’agent de Force Publique ; 7 pour abandon de poste ; et 5 pour actes d’insubordination. Le concours de recrutement d’agents, d’inspecteurs, d’officiers et d’élèves commissaires a été aussi fortement sécurisé. « Tous les admissibles ont une moyenne de 12/20 minimum », assure le ministre. Il est contre la culture de la médiocrité dans les rangs de la Police nationale où l’Inspection Générale a été valorisée. Cette entité qui est un peu la Police des Polices a été érigée en Direction générale dans la structure du ministère de la Sécurité publique dont les actions reposent sur 3 piliers principaux, à savoir, la lutte contre la corruption ; la restauration de la discipline ; et la lutte contre le grand banditisme en milieu rural et urbain. C’est en quelque sorte le « Toko telo maha-masa-nahandro » face aux bandits qui sont des durs à …cuire.
Propos recueillis par R. O
