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dimanche, juin 23, 2024
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« Rano Rano » : Poignants témoignages et représentation sur 1947 !

Un témoin de 1947, pris en photo par Pierrot Men pendant son récit.
Un témoin de 1947, pris en photo par Pierrot Men pendant son récit.

Tous ceux qui avaient assisté à la représentation de Jean-Luc Raharimanana, Tao Ravao et de Pierrot Men au Dôme rta samedi dernier ont eu un véritable choc. Ils ont pu découvrir une autre version des évènements de 1947. Des témoignages rendus encore plus émouvants grâce au travail du trio.

Une représentation peu conventionnelle, mais à la fin de laquelle on ne sort pas indemne ! Bouleversant, choquant, « Rano rano », présenté par Jean Luc Raharimanana, Tao Ravao et Pierrot Men samedi soir au Dôme rta Ankorondrano marquera à jamais les esprits. Conjuguant leurs talents pour inscrire l’histoire dans le présent, le trio a voulu, à travers ce travail remarquable alliant littérature, musique et image, dévoiler les récits et les visages des insurgés de 1947 qui se sont dit qu’il était enfin temps, avant qu’il ne soit trop tard, de livrer leur vécu : celui qui n’est raconté dans aucun ouvrage. 63 ans après les évènements, les langues se sont en effet déliées, les visages dévoilés et montrés au grand jour. Les insurgés, du moins, ce qu’il en reste, ont fait revivre et ont revécu une fois de plus, à travers leurs récits, un passé très douloureux dans lequel ils ont tout perdu.

Bouleversant. « Le 30 mars 1947, le chef de district d’Ambatondrazaka, Le Chevanton, fait procéder à des arrestations massives de militants MDRM. Le 5 mai, 166 otages sont transférés à la gare et enfermés dans trois wagons plombés, affectés d’ordinaire au transport des bestiaux. Le convoi s’ébranle et arrive au début de l’après-midi en gare de Moramanga. Vers minuit, sous prétexte que des insurgés s’apprêtent à délivrer les otages, les militaires de garde reçoivent l’ordre de faire feu sur le train. Il reste 71 survivants de cette tuerie, qui sont mis en prison, soumis à la question et laissés sans nourriture. Le jeudi 8 mai, ils sont conduits au peloton d’exécution devant des fosses creusées au préalable. Ils sont tous abattus », lisait-on dans un ouvrage sur les évènements de 1947. Une réalité déjà trop connue des passionnés d’histoire. La réalité ne se limite cependant pas seulement au massacre d’hommes et de femmes dans des wagons à Moramanga. 1947, c’était également des familles entières brûlées dans leurs cases, des villageois transportés sur un bateau pour être fusillés et jetés dans la mer et des survivants, entassés les uns sur les autres. Selon toujours le récit poignant de quelques-uns de ces survivants, deux ans après 1947, des cadavres pourrissaient encore au soleil… Tues pendant trop longtemps, leurs voix ont été enfin entendues et pourront être transmises.
Mahetsaka

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