Le rap n’est pas mort, au contraire, elle évolue d’une façon exponentielle. La preuve, les rappeurs de la capitale enchaînent les concerts et organisent des évènements pour faire vivre la culture hip-hop. Samedi 18 juin prochain, une vingtaine de groupes se partageront les planches du CFM Anosy. Des grosses pointures comme KJB, Abdo-Bra, Tolo Shakespear, Animalk, Buddha El Taga seront présentes. “Ho an’ny taniko”, littéralement “pour ma terre”, tel est le thème. En effet, les organisateurs entament déjà la célébration de la fête de l’Indépendance. C’est la raison pour laquelle ils ont invité des rappeurs engagés. Ainsi, les convaincus vont se régaler et hocheront leurs têtes en écoutant les textes poignants du collectif abdo-Bra ou encore les paroles sensées de KJB. Le rap constitue un mouvement musical particulier. Sans parler de son esthétique, il a une dimension sociologique et influence les jeunes de Madagascar en général et sa capitale en particulier. Souvent critiqué par les aïeux comme étant une musique de désordre incitant les jeunes à se noyer dans l’alcool et à fumer de la drogue. Le rap est en fait une des mouvances musicales les plus importantes de ces trois dernières décennies. Les rappeurs malgaches sont considérés comme des Rabearivelo et Ny Avana Ramanantoanina 2.0. La poésie et la littérature s’urbanisent, et rajeunissent tout en gardant les bases : la conscientisation et la lutte contre l’inégalité. Alors, samedi prochain, la grand-messe du rap se fera entendre au cœur de la ville des Milles.
Iss Heridiny