L’effervescence du début de semaine est un avertissement que le régime a pris au sérieux. L’omniprésence des forces de l’ordre en ville est le signe de cette crainte des rassemblements organisés ou spontanés. Cette démonstration de force ne pourra cependant pas contenir longtemps une frustration nourrie par les difficultés d’une vie pénible.
Rappel des réalités au régime actuel
Le régime est décidé à mener la politique qui lui semble la plus appropriée pour résoudre les nombreux problèmes auxquels il est confronté. Les observateurs constatent cependant les limites de son action dans de nombreux domaines. Les membres de la communauté internationale ne se privent pas de le faire remarquer. Le discours de l’ambassadeur de France à la réception du 14 juillet a rappelé tous les défis que le gouvernement doit relever pour parvenir à une véritable stabilité. La bonne gouvernance, la gestion des finances publiques, la corruption et la liberté de la presse ont été évoquées à cette occasion. SEMme Voulan-Aneini a fait remarquer que «les élections présidentielles seront décisives, peut-être plus que celles de 2013. La démocratie n’est pas une baguette magique, c’est une pratique . Les élections (provinciales, régionales et présidentielles) n’ancreront solidement la démocratie dans le pays que si elles sont transparentes » La secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, n’a pas été en reste lors de sa visite des chantiers des infrastructures réalisées dans le cadre du sommet de la Francophonie. Elle s’est notamment inquiétée de la manière dont seraient indemnisées les personnes expropriées pour la construction de la route à Tsarasaotra Ivato et a également parlé des problèmes environnementaux engendrés à cette occasion. Les remarques de ces personnalités éminentes sont autant de signaux adressés à un régime qui a perdu ses repères démocratiques.
Patrice RABE