Les nouveaux hommes forts de la nation par la voie démocratique sont maintenant Jean Louis Robinson et Hery Rajaonarimampianina. Les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle proclamés hier par la Cour électorale spéciale (C.E.S) les ont qualifiés pour le second tour. Le candidat de Avana soutenu par la mouvance Ravalomanana a obtenu 21,16 % des voix. Celui du Hery Vaovao soutenu par Andry Rajoelina 15,85 %. Les résultats provisoires fournis par la Ceni-T n’ont pas subi de grands changements. Les résultats définitifs de la C.E.S ne font apparaître qu’une très légère modification. A la hausse des points pour Jean Louis Robinson et à la baisse pour Hery Rajaonarimampianina.
Rapports de force politique
30 candidats à la présidentielle ne seront pas remboursés de leur caution de candidature de 50 millions Ariary car ils n’ont pas obtenu les 10 % de voix requis. Hajo Andrianainarivelo, troisième du classement avec 10, 54 % a été à la limite mais peut pousser un ouf de soulagement en récupérant sa mise de départ. Ce qui ne sera pas le cas de Roland Ratsiraka quatrième avec 9 % des voix. Les candidats auront tous néanmoins la satisfaction d’avoir vécu une élection démocratique. Malgré les anomalies et les imperfections du processus électoral, ils ont maintenant sous les yeux les rapports de force politique établis sur l’échiquier. L’élection leur a permis de connaître les forces et les faiblesses de leur parti pour agir au mieux de leurs intérêts en vue des législatives du 20 décembre.
Le scrutin du second tour des présidentielles jumelé avec les législatives ne sera pas moins complexe que le premier. Son succès repose en grande partie sur la prise de conscience de la Ceni-T pour apporter des solutions idoines à toutes les anomalies dénoncées après le premier tour. Le moment est venu de faire montre d’un grand professionnalisme. Comme au premier tour, le calme prévaudra le jour du vote. Il n’y a pas de raison de penser après l’expérience de tranquillité du 25 octobre que les électeurs agiront autrement le 20 décembre. La volonté de tourner une page d’histoire avec ces élections est trop présente dans les esprits. Elle met une croix sur les aventures sans lendemain.
Tous les regards se tournent maintenant vers les deux candidats qui se mesureront au second tour. Le gagnant deviendra président de la république. Le perdant, le chef de l’opposition. Madagascar est bel et bien sur la route du retour à l’ordre constitutionnel, à travers une élection démocratique. Toutefois, ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. « Aza misioka raha toa ka tsy mbola tafavoaka ny ala » selon le dicton. Il n’y a pas plus fragile dans ce pays que la démocratie.
Zo Rakotoseheno