Tous les regards lorgneront à partir d’aujourd’hui vers la Haute Cour Constitutionnelle et l’ordre du jour de sa première audience après que le président de la République a nommé les trois membres de son quota. Avec les six membres qui la composent, l’Institution dispose du quorum lui permettant de prendre des décisions souveraines non susceptibles de recours. On se demande au sein de la classe politique si elle ne va refaire une relecture de l’article 54 de la Constitution sur la nomination du Premier ministre. Bien que d’une clarté exemplaire, de l’avis des juristes, diverses interprétations séparent les forces politiques sur cet article au point de diviser les députés et de traîner jusqu’à présent la nomination du Premier ministre.
Rassurer les investisseurs
L’autre sujet qui semble aux yeux du public avoir motivé l’urgence de la nomination des membres du quota présidentiel au sein de la Haute Cour Constitutionnelle est l’irrégularité des élections des membres du Bureau permanent de l’Assemblée nationale. C’est du moins le motif des requêtes déposées par les députés de la Plate-forme pour la majorité présidentielle au niveau du Conseil d’ Etat et de la Haute Cour Constitutionnelle. C’est sur la base d’un extrait de règlement intérieur non approuvé par l’ensemble que les élections ont été organisées et que le Mapar a réussi à rafler tous les sièges des membres du Bureau Permanent. La Haute Cour Constitutionnelle doit examiner en son audience les requêtes à ce sujet. Sinon, le public ne perdra pas non plus de vue le premier déplacement à l’extérieur du Président de la République Hery Rajaonarimampianina à la tête d’une forte délégation. Son étape américaine suscite beaucoup d’intérêt dans la perspective d’une rééligibilité de Madagascar au sein de l’AGOA. Des milliers d’emplois en entreprises franches seront de nouveau créés si les négociations aboutissent. Les rencontres avec le FMI et la Banque Mondiale pendant le séjour seront significatives du retour de Madagascar dans la coopération monétaire et financière internationale. Elles seront un gage de confiance pour les investisseurs américains qui lorgnent vers la Grande Ile. L’étape française et européenne du président de la République ne sera pas non plus à négliger parce qu’elle offre l’occasion aux opérateurs économiques et investisseurs potentiels de mieux connaître la politique de développement du nouveau régime au pouvoir. Bref, ce ne sera qu’après son retour au pays que le président de la République nommera le nouveau Premier ministre et formera le gouvernement. Les tensions politiques autour de cette question ont diminué depuis quelques jours. D’après les bruits qui circulent, le Mapar ne se fixerait plus sur un seul candidat à présenter au poste de Premier ministre.
Zo Rakotoseheno