Depuis le lancement officiel du Code municipal d’hygiène pour Antananarivo, les débats sont houleux au sein de la population. Toutefois, quoi que l’on en pense, la messe est dite et désormais, le CMH fait savoir que le ravalement et le badigeonnage des immeubles sont obligatoires au moins une fois tous les cinq ans.
L’article 9 du CMH est clair sur le sujet : « Le badigeonnage et le ravalement des immeubles, conformément aux règles de l’urbanisme, sont obligatoires, notamment les immeubles situés en bordure des avenues, des boulevards, rues et sentiers publics au moins une fois tous les cinq ans ». Le manquement à cette disposition expose le propriétaire au paiement des sanctions de deuxième catégorie pour les immeubles situés au bord des rues et sentiers publics (50 000 Ariary) et de quatrième catégorie (1 000 000 Ariary) pour ceux qui longent les avenues. Le maire peut ordonner des travaux de salubrité ou de démolition des immeubles reconnus insalubres. Le constat peut être effectué par les autorités compétentes sur doléance des voisins ou d’office. L’homme fort actuel de la mairie peut également en interdire l’habitation s’il le faut. Et si les dispositions ne sont pas respectées, le propriétaire s’acquittera d’une sanction pécuniaire de 5 000 000 d’Ariary avec injonction de faire les travaux dans un délai de 7 jours après libération des lieux.
Moyens. Après seulement quelques heures suivant la parution publique du code municipal d’hygiène, une partie de l’opinion publique s’est interrogée sur la pertinence du contenu. « Les tananariviens disposent-ils des moyens financiers qu’on leur demande ? Les sanctions ont-elles été élaborées en fonction du revenu des habitants ? La CUA a-t-elle de son côté fourni tous les efforts pour créer des infrastructures publiques suffisantes ? » ; Autant de questions qui font des émules sur les réseaux sociaux. En effet, après des années de laisser-aller, une grande majorité des lieux d’habitation de la capitale ne respecte plus les normes. Et la capitale s’est suffisamment enfoncée que maintenant, pour rectifier le tir, la tâche s’annonce presque impossible. Doit-on démolir des milliers de logements irrécupérables qui servent d’habitation pour des millions de personnes ? Les propriétaires ont-ils les moyens financiers pour effectuer les travaux demandés ou payer les sanctions en cas de refus d’obtempérer ? Si certains articles de ce code municipal d’hygiène ne semblent déranger personnes, d’autres lignes font l’objet de beaucoup d’interrogations et indignent même les habitants de la ville des Mille. Les sujets les plus abordés concernent les sections suivantes : l’élevage des animaux domestiques ; les ordures ; ou encore les habitations et dépendances. Pour l’instant, aucune sanction n’est tombée, on attend de voir la suite.
Anja RANDRIAMAHEFA