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lundi, juillet 7, 2025
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Ravalo est de retour

Marc Ravalomanana polarise l’attention. Depuis sa liberté totale acquise, l’homme circule et se montre. Le public le redécouvre. L’ancien  président de la République est devenu un citoyen normal accessible et ouvert. Pas de discours politique. Non pas qu’il lui soit encore interdit d’aborder ce chapitre mais il prend des précautions et ne semble guère vouloir inquiéter les tenants du pouvoir. « Ni provoquer ni perturber mais œuvrer pour l’apaisement » déclare-t-il pour rassurer de ses intentions. C’est grâce aux assises nationales du FFKM que le décret qui le maintenait en résidence fixe a été abrogé en conseil des ministres. Libre, il veut apporter sa touche de capitaine d’industrie au soutien à l’économie, à travers sa société Tiko, détruite et ravagée en 2009 qu’il souhaite réhabiliter.

Ravalo est de retour

Sur le plan politique, sa base lui est restée fidèle en grande partie. Il n’y a pas plus grand témoignage à ce sujet que les meetings quotidiens tenus dans les Magro, qu’il vente ou qu’il pleuve. Le Tim le parti avec lequel il avait fait la conquête du pouvoir à la fin des années 90 se prépare pour les élections du 31 juillet prochain, si celles-ci ne sont pas reportées.  Deux raisons peuvent remettre en cause le calendrier des élections malgré l’assurance de l’Exécutif qu’elles auront lieu à la date prévue. D’abord, le bulletin unique. Des contestations se font jour sur sa présentation qui n’admet ni photo, ni nom, ni prénom du candidat mais seulement d’un logo. L’Alliance républicaine de Madagascar qui met cette initiative sur le compte du ministre de l’Intérieur réclame l’abrogation du décret sur le bulletin unique. Ensuite, la Ceni-T fait aussi l’objet d’une méfiance au sein de la classe politique. Elle fait partie d’une époque révolue. Sa suppression a été demandée aux assises nationales. Mais apparemment, l’Exécutif n’ose pas encore se prononcer sur son sort et sur celui d’autres institutions. L’ambiance politique, favorable aux foyers de tension, a fait choisir Marc Ravalomanana pour la stabilité. Ses quelques déclarations publiques en font état et cache mal l’affinité politique qu’il entretient et qui le situe proche du pouvoir que de l’opposition. Au plan diplomatique, l’ancien exilé d’Afrique du Sud mène une véritable offensive pour regagner la confiance de l’international. Il a rencontré pas plus tard qu’hier, deux ambassadeurs. L’américain et le japonais. Bien que rien n’ait vraiment filtré des entretiens, avec le premier qui lui a affirmé le soutien des Etats-Unis à Madagascar, la poursuite de l’AGOA  pour les dix prochaines années a été évoquée. Les emplois qui assurent le climat de stabilité en dépendent énormément. Quant au second, les investisseurs japonais s’intéressent au pays pour ses potentialités. Marc Ravalomanana est en train de prouver qu’il est utile à la nation. Mais  entre Rajaonarimapianina et lui, jusqu’où vont les relations ? Ils regardent l’avenir ensemble. Mais pas forcément dans la même direction. Il faut craindre, comme Jean de la Fontaine, le mariage de la carpe et du lapin.

Zo Rakotoseheno

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