
Alors que l’AV7 a déjà pardonné à Marc Ravalomanana, le gouvernement Sud-africain poursuit ses investigations sur l’implication de ce dernier dans la tuerie.
Trois jours après la célébration du sixième anniversaire de la tuerie du 07 février, l’ambassadeur de l’Afrique du Sud à Madagascar Gert Grobler a déclaré que les investigations menées en Afrique du Sud sur l’implication de l’ancien président Marc Ravalomanana dans ce carnage sont presque clôturées. « Le gouvernement sud-africain partagera avec le gouvernement malgache le résultat de ces investigations. », a souligné ce diplomate qui a été reçu hier en audience par la nouvelle ministre des Affaires Etrangères malgache Atallah Béatrice. Cette déclaration de l’ambassadeur sud-africain intervient au moment où le Conseil des églises chrétiennes de Madagascar se trouve à mi-chemin du processus de réconciliation nationale. Processus où les quatre anciens présidents dont Marc Ravalomanana et l’actuel chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina sont particulièrement impliqués. La réconciliation nationale pilotée par le Conseil des églises prône le pardon, la repentance et le « Fihavanana ». Reste donc à savoir si le résultat des investigations menées en Afrique du Sud sur l’implication de Marc Ravalomanana dans la tuerie du 07 février pourrait compromettre le processus.
Décision judiciaire. A Madagascar, l’AV7 présidé par Bona Jean Pierre a déjà pardonné à l’ancien président. Les victimes de la tuerie du 07 février ont cependant précisé qu’ils ne peuvent pas se mêler de la condamnation judiciaire prononcée contre Marc Ravalomanana. Jusqu’ici, le régime en place ne s’est pas encore prononcé sur l’application de cette décision de justice. Au nom de la réconciliation nationale, le président Hery Rajaonarimampianina a fait un geste de clémence à l’endroit de l’exilé d’Afrique du Sud en l’ayant assigné à résidence fixe après son retour « forcé » au pays. Le décret prévoyant cette assignation à résidence fixe n’est pas encore annulé. Force est cependant de constater que les mesures privatives de liberté prises à l’encontre de l’ancien président semblent être petit à petit levées. Même s’il ne l’a pas dit clairement, le président de la République Hery Rajaonarimampianina veut faire primer les mesures de réconciliation sur les décisions judiciaires. Et ce malgré le fait que certains de ses proches collaborateurs ne soient pas d’accord.
R. Eugène