Pauvres avocats malgaches ! Dans un dossier aussi important que celui de Marc Ravalomanana, ancien président de la République exilé depuis 2009 en Afrique du sud, qui a réussi l’exploit de rentrer en catimini dans son pays après cinq ans, ils n’ont pas été autorisés à lui rendre visite. Contrairement à Brian Currin, l’avocat sud-africain, ils ne peuvent qu’attendre la bonne volonté des autorités pour s’occuper de la défense de Marc Ravalomanana placé depuis plus d’un mois et demi en résidence surveillée à Antsiranana.
Ravalo soutient le FFKM
On ne sait pas du tout si un procès aura lieu dans cette affaire de retour inopiné de Marc Ravalomanana. Mais trois autres personnes ont été arrêtées et placées sous mandat de dépôt, car elles sont inculpées de complicité. Il s’agit de deux employés de l’ACM à l’origine de la plainte et de Jean Marc Koumba, le garde du corps allemand-gabonais de l’ancien président de la République. Marc Ravalomanana a limogé ce dernier en 2005. Il est cependant revenu s’installer à Madagascar après avoir épousé une malgache. Reconverti dans l’hôtellerie, il gère avec son épouse depuis plusieurs années un espace de renom à Antsirabe. Le flou entoure son incarcération. Les témoignages sur sa présence et son rôle sont contradictoires. Son épouse clame son innocence. Comme Marc Ravalomanana qui n’éprouve aucune crainte dans son message sur SMS aux Zanak’i Dada, il espère la sortie de la vérité, parce que « la vérité finira par l’emporter, c’est la vérité ». Lalao Ravalomanana et son fils Tojo ont obtenu l’autorisation de voir Marc Ravalomanana dans son lieu de détention. Ce sont eux qui ont transmis ce message d’espoir au dernier meeting au Magro. Le message précise aussi que Marc Ravalomanana soutient et renforce la réconciliation conduite par les quatre chefs d’Eglise du FFKM. Une réconciliation qui semble être à ses yeux l’unique issue pour sortir le pays de la crise. Finalement, le sommet à quatre d’autrefois que le FFKM a cherché à organiser sans y arriver peut désormais se faire sans problème. Didier ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina acceptent la direction du FFKM. Il ne suffit plus par conséquent que de fixer la date de la rencontre historique en espérant que les autorités autoriseront Marc Ravalomanana à sortir de sa résidence. Le sommet à cinq projeté par le FFKM est plus délicat à réaliser. La participation du président de la République Hery Rajaonarimampianina n’est pas acquise. Ses représentants pensent qu’il n’est pas concerné par les crises politiques successives qui ont mis à mal le pays. De plus, le président de la République détenteur de la force exécutoire, garant de l’unité nationale, veut être à la tête de la réconciliation nationale. Le FFKM fera-t-il fi de cette volonté dans le processus de réconciliation qu’il a engagé ou bien acceptera-t-il la tutelle du président de la république qui n’a pas encore révélé la démarche qu’il compte entreprendre pour assurer le succès de la réconciliation nationale ?
Zo Rakotoseheno