Les deux envisagent de reconquérir le Pouvoir, mais ils n’ont pas la même chance et ne défendent pas les mêmes intérêts politiques.
Si le « Ni…Ni… » ne sera pas imposé par la communauté internationale en 2018, l’actuel président de la République aura deux adversaires potentiels et redoutables : Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. D’ailleurs, ces deux derniers, le premier ayant été chassé au pouvoir par le second en 2009, ont la même ambition : reconquérir le pouvoir. Et ils ne le cachent pas. L’ancien président de la Transition Andry Rajoelina y a fait allusion lors d’une réception de présentation de vœux qu’il a offerte à ses vrais « namana » (amis) chez lui à Ambohimangakely. Il a d’ailleurs toujours le Mapar comme machine électorale derrière lui. Lors des dernières Communales, cette plate-forme a encore démontré sa force en remportant deux chefs-lieux de province. Quant à Marc Ravalomanana, ses gestes et déclarations laissent conclure que l’homme a la nostalgie du pouvoir. De temps en temps, en faisant ses déclarations, il se considère comme étant toujours au pouvoir. Marc Ravalomanana a même pris les commandes du TIM pour pouvoir se préparer aux futures échéances électorales. Pour lui, l’élection de son épouse à la mairie de la Capitale est un tremplin. L’ancien président, qui veut toujours avoir la mainmise sur la FJKM malgré l’affaire Rasendrahasina, tente actuellement de remettre sur les rails le MBS en vue des Présidentielles de 2018.
Critère éliminatoire. Même s’ils ont la même ambition, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina n’ont pas la même chance vu leur situation respective. La situation de Marc Ravalomanana est encore fragile. Sur le plan politique, plus il se démarque du régime en place, plus il aurait la cote vis-à-vis de l’opinion publique. Or, la réalité actuelle ne permet pas à Marc Ravalomanana et à son parti de faire autrement avec deux ministres au sein du gouvernement et deux représentants dans le bureau permanent de l’Assemblée nationale. Les ministères occupés par le TIM sont d’ailleurs des ministères clé. Il serait donc difficile pour Marc Ravalomanana de renoncer à ces intérêts. Sur le plan judiciaire, la condamnation sur la tuerie du 07 février reste une épée de Damoclès sur la tête de l’ancien président. Peu avant les assises de réconciliation nationale organisées par le FFKM, la ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa a déclaré que la poursuite judiciaire contre Marc Ravalomanana sur cette affaire est suspendue. Elle peut donc reprendre à tout moment. Par contre, Andry Rajoelina a une situation plus ou moins non contraignante, tant sur le plan politique que judiciaire. Sauf si la nouvelle Constitution que le régime en place envisagerait de faire adopter lors d’un référendum fixerait à 45 ans l’âge minimum requis aux candidats présidents. Ce sera un critère éliminatoire pour Andry Rajoelina qui n’aura que 44 ans fin 2018.
- Eugène
