
L’idée d’une cohabitation véhiculée par certains politiciens bute déjà sur le refus des partisans des deux camps en présence.
Le sort de l’ancien président Marc Ravalomanana se joue actuellement sur deux tableaux. D’un côté, il y a les négociations menées par le ministre Rolland Ravatomanga qui joue le rôle de médiateur entre le président Hery Rajaonarimampianina et l’ancien exilé d’Afrique du Sud. De l’autre, il y a le procès qui a été confirmé hier par le ministre des Transports qui a déclaré hier à Ivato que l’Aviation Civile de Madagascar (ACM) avait déposé une plainte contre la compagnie dont l’aéronef a transporté l’ancien président, et que cette plainte n’est pas retirée jusqu’ici. Et pas plus tard que vendredi dernier, le secrétaire général du ministère de la Justice, Charles Andriamiseza, a démenti l’information selon laquelle le juge d’instruction en charge du dossier Ravalomanana s’est déclaré incompétent pour juger l’affaire. Bref, à en croire aux récents déclarations des tenants du pouvoir, ils sont déterminés à aller jusqu’au bout du « délit » que Marc Ravalomanana aurait commis lorsqu’il était rentré « sans concertation » à Madagascar.
Gouvernement d’union. Ces contradictions semblent être à l’image des deux tendances qui existent au sein de la mouvance de l’ancien président. Pour certaines têtes de cette mouvance, on est confrontée à la logique d’une cohabitation qui devrait être formalisée dans la composition du futur gouvernement. Cette logique estime que le président Hery Rajaonarimampianina ne peut plus gouverner seul et qu’il a besoin de la mouvance de l’ancien président forte de ses 21 députés à l’Assemblée nationale. Par contre, les extrémistes de la mouvance de l’ancien exilé d’Afrique du Sud, restent catégoriques sur la position à adopter face à l’absence de bonne foi des tenants du pouvoir. Pour l’ancien membre du Ct, Ignace Randriamamiarizafy, un élément extrémiste de Magro, les deux parties ont toutes menti et que les débats sont faussés par leurs mensonges. En tout cas, bon nombre d’analystes politiques pensent qu’il est difficile pour un président démocratiquement élu de partager le pouvoir avec son adversaire potentiel qui a sa force de nuisance. La mise en place d’un gouvernement d’union nationale tel que conçue par les partisans modérés de Marc Ravalomanana semble être impossible.
R. Eugène