Visiblement, ils n’ont pas abandonné leur ambition de reconquérir le pouvoir.
TIM pour Marc Ravalomanana, Mapar pour Andry Rajoelina et AREMA pour Didier Ratsiraka. Les trois anciens « présidents » n’excluent pas leur retour au pouvoir, chacun à sa façon et à sa stratégie. Contrairement au Pr Zafy Albert, premier président de la Troisième République, qui semble ne plus être intéressé par les élections. Renversé du pouvoir en mars 2009, Marc Ravalomanana s’est exilé en Afrique du Sud. De retour au pays au mois d’octobre 2014, il a repris en main la direction du TIM. Cette formation politique a présenté des candidats aux Communales du 31 juillet 2015 et a pu faire élire de nombreux maires et conseillers communaux. Idem pour Andry Rajoelina qui, après avoir chassé du pouvoir le fondateur de l’Empire Tiko à travers un mouvement populaire soutenu par une fraction de l’Armée et dirigé un régime de transition pendant cinq ans, n’a pas apparemment abandonné ses ambitions politiques. Victime du « Ni…Ni… » lors des dernières Présidentielles, l’ancien homme fort de la transition a créé la plate-forme Mapar (Miaraka Amin’ny Prezida Andry Rajoelina) qui a pu faire élire des maires dont deux à la tête de deux chefs-lieux de province, Mahajanga et Antsiranana. Andry Rajoelina était rentré au pays spécialement pour mener campagne en faveur des candidats maires du Mapar. Le TIM et le Mapar sont actifs dans la course au Palais de Verre d’Anosy. Considérés comme des grands partis, ils présentent des candidats sénateurs au niveau des six provinces. A l’instar du parti au pouvoir, le TIM et le Mapar ambitionnent de faire élire un grand nombre de sénateurs.
Présidentielles de 2018. Bien que considéré comme un parti politique qui a déjà fait son temps, l’AREMA de Didier Ratsiraka essaie toujours d’être présent dans l’échiquier politique national. C’est à travers sa participation aux élections que ce vieux parti politique prouve qu’il existe encore bien que son fondateur ne soit plus au pouvoir depuis 14 ans. L’AREMA a présenté des candidats aux Communales du 31 juillet 2015. Aux Sénatoriales du 29 décembre, il a aligné le Pr Ange Andrianarisoa, une grande figure du parti et président de l’Assemblée nationale sous le régime de l’Amiral, pour la province d’Antananarivo. Reste cependant à savoir si les trois anciens « présidents », en faisant participer leurs partis aux différents élections, envisagent de reconquérir le pouvoir par une voie démocratique en attendant les Présidentielles de 2018. Une prise de pouvoir par voie anticonstitutionnelle ne serait pas à exclure bien que cela ne soit plus possible avec l’évolution de la gestion des crises politique en Afrique par la communauté internationale. Ce qui s’est passé au Burkina Faso en est un exemple. Avec la pression de la communauté internationale, les putschistes étaient obligés de remettre le pouvoir au président légal. Quoi qu’il en soit, force est de reconnaître que Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina restent deux adversaires de taille pour Hery Rajaonarimampianina aux Présidentielles de 2018.
R.Eugène