
Dans les marchés, les petites épiceries, les coins de rue, on ne parle plus que de cela… Dans quatre jours, la capitale serait privée d’eau de la Jirama.
Les réactions sont multiples, certains y voient une occasion pour avoir des « j’aime » sur les réseaux sociaux avec des commentaires plaisantins du genre « étant donné que l’eau va être coupée, il faut s’attendre à ce que certaines personnes sentent bizarrement dans les bus…tolérance !». D’autres sont atteints par la déclaration d’éventuelle coupure d’eau au point d’être terrifiés. « Ce serait une catastrophe, car c’est la première fois que cela arrive dans la capitale » a déploré Rina, une habitante de Nanisana. Avant d’ajouter, « je préfèrerai nettement mieux une vie sans électricité que sans eau. L’eau c’est la vie ! ».
Conséquences. Les premières réactions ne se sont pas fait attendre dans la journée d’hier. Chez certains abonnés de la Jirama, surtout ceux qui n’ont pas l’habitude des coupures incessantes d’eau, c’était la ruée vers les points de vente des citernes d’eau. Une initiative qui tendrait à un stockage massif d’eau et qui a conduit à une double conséquence à savoir : une hausse des prix de ces matériels de stockage et des « prix à la pompe » dans les fontaines publiques de différents quartiers. En effet, les fûts de 250 litres sont passés de 50 000 ar à 75 000 Ariary. Et dans cette course, By Pass a tenu, le record avec ses 150 000 ariary le fût. La situation a également mené à des files d’attente monstre dans les points de distribution d’eau de différents quartiers tananariviens. « Paniquées par l’annonce, beaucoup de personnes font la queue pour stocker le plus d’eau. Ce qui fait que les nombres de « bidons » ont augmenté par rapport à la normale » a lancée Lova une mère de famille. En tout cas, la situation semble être bénéfique pour les marchands de fût ainsi que pour les associations qui gèrent les bornes-fontaines publiques. Car, ces derniers ont vu leur chiffre d’affaires grimper du jour au lendemain.
Mesures. Si le stockage reste la meilleure prévention contre une pénurie d’eau pour les abonnés, les responsables auprès de la Société Nationale d’Eau et d’Electricité invitent, par une simple annonce faite lundi dernier, les abonnés à « économiser l’eau ». Une initiative qui devrait relever d’une campagne de sensibilisation et d’information digne de ce nom et non d’une seule et simple annonce étant donné l’enjeu que représente la situation. Sans pour autant verser dans une comparaison dénuée de sens ni dramatiser, mais, l’on est loin des dispositions prises dans les pays développés lorsque de telles situations se présentent. En effet, les gouvernants des pays comme ceux de l’Europe ou des États-Unis d’Amérique auraient insisté sur les mesures à prendre et à appliquer pour économiser l’eau via une large campagne de sensibilisation par voie médiatique. Etant donné que la sècheresse est présente, l’on pourrait s’attendre à une grimpée du prix du kilogramme de riz d’ici peu.
José Belalahy