Roland Kobia a réagi après l’officialisation des donations de 16 véhicules de luxe de la part de Pékin pour soutenir Madagascar à l’occasion du 45e Sommet de la SADC. Ses réactions sont atypiques mais singulières.
Une guerre d’influence à peine voilée s’installe entre l’Union européenne (UE) et la Chine à Madagascar, autour de la nature, de la visibilité et de la finalité de leurs aides respectives. En toile de fond, la récente donation de 16 véhicules de luxe par Pékin au gouvernement malgache suscite une réaction indirecte mais significative de Bruxelles. « L’UE ne donne pas de voitures de luxe mais met à disposition des avions et des hélicoptères pour assurer une aide structurelle aux populations isolées de Madagascar », a écrit Roland Kobia, ambassadeur de l’Union européenne à Antananarivo, dans une publication sur les réseaux sociaux le week-end dernier. Une déclaration aux accents critiques, bien que la Chine ne soit pas explicitement nommée.
Cette prise de position intervient à peine une semaine après la cérémonie officielle de remise de 16 véhicules limousine haut de gamme, offerts par le gouvernement chinois à Madagascar. Estimée à plus de 500 000 euros, cette donation a pour objectif de soutenir l’organisation du prochain sommet de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), prévu se dérouler à la mi-août dans la capitale. Le président de la République, Andry Rajoelina, en personne, a présidé la réception de ces véhicules au palais d’État d’Iavoloha. Depuis, la communication gouvernementale s’est largement déployée pour saluer cet appui chinois.
Sauver des vies. « Un témoignage de la solidité des relations entre Madagascar et la Chine et des ambitions communes portées au plus haut niveau par Andry Rajoelina, président entrant de la SADC, et Xi Jinping, président de la République populaire de Chine », a rappelé la ministre des Affaires étrangères, Rafaravavitafika Rasata. Les appréciations appuyées du gouvernement malgache à l’égard des véhicules offerts par Pékin n’ont pas manqué de susciter la réaction de l’Union européenne. Dans sa publication, Roland Kobia a tenu à rappeler qu’« une grande partie de l’aide humanitaire à Madagascar se fait grâce aux financements de l’Union européenne au travers des Nations unies, ONG etc. C’est moins visible, et moins reconnu, c’est vrai. Mais ça sauve des vies dans la discrétion ». Une manière de mettre en lumière le décalage entre une approche occidentale souvent jugée technocratique, et une stratégie chinoise bien plus offensive, combinant des gestes à forte portée symbolique et des partenariats orientés vers un impact économique concret sur le continent africain.
Ce différend latent, souvent entretenu par les concurrents de Pékin, illustre une tension plus large entre les partenaires internationaux du pays. D’un côté, la Chine continue de renforcer son ancrage sur l’île à travers des dons ostensibles, des projets d’infrastructures et une diplomatie de proximité. De l’autre, l’UE se positionne comme un partenaire de fond, promouvant les normes, les réformes structurelles et une coopération axée sur les droits humains et la gouvernance. La rivalité se joue autant sur le terrain diplomatique que dans la perception publique, où l’efficacité est souvent jugée à l’aune de la visibilité immédiate.
Priorités
Le choix du gouvernement de mettre en exergue cette donation chinoise, notamment à travers une large couverture médiatique et une réception présidentielle, n’est pas anodin. Il reflète une « diplomatie pragmatique », tournée vers une diversification des alliances. Dans un contexte géopolitique où la Chine étend son influence sur le continent africain par le biais d’une diplomatie économique offensive, les remarques du diplomate européen trahissent une inquiétude sur la perte de terrain de l’UE face à des concurrents aux méthodes différentes. L’enjeu n’est pas seulement symbolique, il est stratégique. Madagascar devient, une fois encore, un théâtre d’expression de rapports de force globaux, où l’aide n’est jamais tout à fait désintéressée.
Ancrage. Cette prise de parole de Roland Kobia s’inscrit dans une série d’interventions récentes où le diplomate européen défend la stratégie de coopération de l’Union européenne à Madagascar, face à une concurrence internationale de plus en plus marquée. En avril dernier, déjà, il avait réagi aux mesures restrictives de l’administration américaine sur les échanges commerciaux, en rappelant les avantages comparatifs offerts par l’Union européenne. « L’Union européenne a, depuis de nombreuses années, un régime commercial extrêmement favorable aux exportations “malagasy” vers le marché européen, un marché intégré, fiable et prévisible de 450 millions d’habitants à haut pouvoir d’achat », avait-il souligné. Il faisait ainsi référence au régime « Tout sauf les armes » et à l’Accord de Partenariat Économique, qui permettent à des milliers de produits malgaches d’entrer sur le marché européen avec 0 % de droits de douane et sans restriction quantitative. Une manière, pour Bruxelles, de rappeler son ancrage structurel dans l’économie malgache, bien au-delà des gestes ponctuels de diplomatie visible.
Rija R.
Commenter :il est temps que Madagascar s’ouvre aux autres PTF ou financement parallele,le retards du devellopement du pays est tellement enormes,avec la chine c’est gagnant gagnant,on leur donne de l’or est au retour on recoit des voitures,alors que l’UE nous pille notre richesse comme le peche aux thons,c’est vraiment innaceptable.
akoto, UE paie des droàits de peche, c’est quoi ça, de l’intox?
bof, allez distruber des intox, alors: c’est faut; uind mensonge pure et dure.
Les imbéciles n’ont pas encore compris que La Chine offre pour piller davantage les richesses minières de l’Afrique . Pékin ne fait pas de cadeau pour les remboursements des dettes . Jamais d’effacement ou de rééchelonnement . Et puis ce pays prend souvent les autres pays comme dépotoirs et il suffit de se renseigner sur les bus thermiques marque FOTON offerts à Rainilainga dia » rarakivy » mais en réalité ce sont des bus périmés interdits en Europe depuis 20 ans car bruyants , polluants et énergivores !