
La campagne de reboisement de cette année est bien lancée. D’un côté à l’autre du pays, des actions sont menées par les parties prenantes.
«Le district d’Ankazobe devient la capitale du reboisement à Madagascar». C’est ce qui a été avancé lors d’une opération de reboisement initiée par le ministère de l’Environnement et du Développement durable le 30 janvier dernier. Une action menée à Manankazo, durant laquelle 4 000 jeunes plants d’acacia ont été mis en terre. Une action double qui consiste à renforcer les efforts menés par le ministère mais également un renouvellement d’une ambition de redonner sa verdure à la Grande Île. L’opération menée vendredi dernier a permis aux responsables auprès du MEDD d’effectuer une évaluation sommaire des jeunes plants boisés, à Firazanana dans le même district, l’année dernière et de remplacer ceux qui n’ont pas poussé. Ainsi, le reboisement de l’année dernière aurait eu un taux de réussite de 85% si l’on se réfère au ministère de tutelle.
Abandon. Le ministère de l’Environnement et du Développement durable et ses partenaires entendent améliorer les techniques et la qualité du reboisement à Madagascar. Du côté de Manankazo par exemple, l’on serait en phase de remplacer la matière plastique, les sachets contenant les jeunes plants, par des écorces de bananier. Ces dernières en plus d’être naturelles se dissolvent rapidement contrairement aux plastiques. Toujours dans cet esprit d’amélioration de la qualité du reboisement, des observateurs avancent l’idée de prioriser les plantes autochtones et typiquement malgaches ou encore des arbres fruitiers et d’en finir avec les acacias. «Il serait malheureux si en 2050, nous parvenions finalement à redonner sa verdure au pays mais que l’on ne retrouvera que des acacia et des pins», interpelle le Pr Jonah Ratsimbazafy, président de la société internationale de la primatologie (IPS). Les plantes autochtones et endémiques, en plus de contribuer aux richesses naturelles de la Grande Île, font également partie de son identité. Cette priorisation des plantes autochtones, les habitants de l’Androy la partagent lorsqu’il s’agit de reboiser dans cette partie du pays. «L’on reboise et c’est une initiative louable. Par ailleurs, outre les acacias qui poussent vite, il faut l’admettre, il serait préférable d’opter pour les plantes autochtones qui font de l’Androy, l’Androy».
José Belalahy