La migration est en faveur des femmes si l’on se réfère au rapport thématique sur les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitation RGPH 3.
20,5%. C’est la proportion de migration dans la Grande île si l’on se réfère au rapport thématique sur les résultats du RGPH3 publié par l’Institut National des Statistiques (Instat), hier. En effet, le pays comptabilise actuellement environ « 5 366 185 personnes qui ont déclaré avoir changé de district (ou de pays) de naissance ou de résidence antérieure au moins une fois dans leur vie ». L’INSTAT informe avoir recensé « 2 512 761 hommes contre 2 853 424 femmes ». Soit un rapport de masculinité de « 97 hommes migrants pour 100 femmes migrantes ». La zone rurale attirerait plus les migrants que les zones urbaines avec respectivement «3 177 883 et 2 092 002 individus». Une situation qui concerne pourtant plus les hommes que les femmes.
Mobilité. L’INSTAT précise la particularité de l’étude sur la migration à Madagascar. Une particularité qui résiderait sur la mise en valeur de l’échange migratoire entre les districts chefs-lieux de région. Ainsi, sur les 3 234 810 migrants internes dont le district de résidence au moment du recensement est différent de leur district de naissance, les 1 376 936 résidents dans les districts chefs-lieux de région. Âgés de 31,0 ans en moyenne, ces migrants se concentreraient plus dans le district de Toamasina I et de Mahajanga. Aussi, Antsirabe I détiendrait le plus de migrants internes récents si la moitié des individus qui ont migré au cours de ces 12 derniers mois avant le recensement étaient âgés de 15 ans. Dans son étude, l’INSTAT avance plusieurs raisons pouvant expliquer les migrations internes à Madagascar. L’organisme prend l’exemple de la recherche d’emploi, les études et l’apprentissage. Le tout en expliquant que les déplacements internes de la population malgache obéissent prioritairement à des logiques économiques. La situation de pauvreté généralisée dans la Grande île n’étant plus à démontrer.
Néant. Sur le plan institutionnel, Madagascar ne dispose pas encore d’une politique de la migration. Et ce, compte tenu des diverses tensions sociales nées de la migration interne observées et criées par les diverses entités telles que les organisations de la société civile et la presse malgache. Depuis toujours, les dirigeants se réfugient dans le principe de « libre circulation des personnes et de leurs biens sur le territoire Malagasy » garanti par la constitution en son article 12. Ainsi, selon la loi fondamentale «… tout individu a le droit de circuler et de s’établir librement sur tout le territoire de la République dans le respect des droits d’autrui et des prescriptions de la loi ». Le récent cas de «presque» affrontement ethnique observé dans le district de Port-Bergé, au mois de juillet dernier, constituerait une manifestation du manque de cadres juridiques et réglementaires régissant la migration interne à Madagascar. Pour le cas de la région Sofia, seul le « dina Besaboha malain-kalatra » serait le cadre ayant force de loi en ce qui concerne la migration interne. Le contexte observé à Port-Bergé n’est pas un cas isolé. Beaucoup de régions du pays vivent des problèmes socio-culturels à cause de la migration interne. Problèmes qui menacent à chaque fois, l’unité fragile (et fragilisée à volonté par certaines entités) des Malgaches.
José Belalahy