Non. Les caisses de l’Etat ne sont pas vides. Et pour cause, l’Etat a affiché une performance financière plutôt bonne grâce à un bilan positif en matière de recettes fiscales et douanières.
Dans le cadre de la mobilisation des ressources domestiques, la Direction Générale des Impôts a pu collecter 2 859,18 milliards Ar de recettes fiscales de janvier à octobre 2022, indique un rapport sur les réalisations du ministère de l’Economie et des Finances dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique Générale de l’Etat.
Suffisamment satisfaisant
Comparés à ceux de 2021, les résultats enregistrent une augmentation de 7,4% soit 197 milliards d’ariary et contribuent ainsi à un niveau suffisamment satisfaisant des recettes intérieures. Cette progression est caractérisée par des résultats plus notables des impôts sur les revenus, des impôts sur les marchés publics et des impôts synthétiques. « Les impôts sur les revenus, biens et gains ont progressé de 13%, dépassant ainsi de 163 milliards Ar la cible fixée à 1 378 milliards Ar. Ils tiennent une place prépondérante dans la contribution aux recettes globales et continuent de progresser au même rythme que l’année précédente. En effet, les résultats sont plutôt favorables et les IRBG représentent presque la moitié des recettes fiscales intérieures. Ce résultat particulièrement marquant témoigne de la performance relevée notamment au niveau du secteur tabac et alcool, du secteur bancaire, de celui du commerce et de l’immobilier ».
Reprise progressive
Les réformes de la gestion des marchés publics ont également influé positivement sur les performances fiscales. « L’impôt sur les marchés publics connaît également un essor significatif suite à l’amélioration des modalités d’application de cet impôt. Il a ainsi augmenté de 70% par rapport à l’année précédente, et les réalisations sont supérieures aux cibles fixées ». Enfin, la reprise progressive des activités commerciales a entraîné une augmentation de 15% des impôts synthétiques. Ces performances sont le fruit des actions entreprises par le ministère de l’Economie et des Finances, à travers la Direction Générale des Impôts, dans le cadre de sa stratégie d’optimisation de la collecte des recettes fiscales. Principalement par le renforcement de capacités des divers acteurs, l’apurement des arriérés fiscaux, la poursuite du déploiement « e-Hetra ». Par ailleurs, les campagnes de formalisation « Anjara Hetrako » ont contribué à un important élargissement de l’assiette fiscale. Les équipes de la DGI ont sillonné les régions pour encourager les acteurs économiques à s’enregistrer auprès des centres fiscaux. On peut citer, entre autres, Analamanga, Diana, Betsiboka, Sofia, Menabe, Vakinankaratra, Boeny, Atsimo Andrefana, Haute Matsiatra, Ihorombe et Amoron’i Mania.
TVA
La moins bonne performance se situe au niveau de la TVA qui a connu un recul par rapport à la période précédente. Une situation qui s’explique par la volonté de l’Etat de limiter à un niveau raisonnable la hausse des prix à la pompe des carburants « La baisse du taux de la TVA à 15% sur le supercarburant et le gasoil a significativement impacté la performance de cet impôt. L’on estime à plus de 65 milliards d’ariary les manques à gagner sur le secteur pétrolier (janvier à septembre 2022). À cela s’ajoute une situation qui tend à se dégrader dans le secteur télécommunication. De légères baisses sont observées dans les secteurs de l’industrie et de l’immobilier. » Un recul compensé cependant par une bonne performance douanière. « Les recettes douanières collectées de janvier à octobre 2022 s’élèvent à 2 816.89 milliards Ar, sur une prévision de la LFR au titre de la même période d’un montant de 2719.88 milliards Ar, soit un taux de réalisation de 104%. Les prévisions de recettes douanières ont été révisées à la hausse au titre de la LFR. Grâce à une meilleure maîtrise de la valeur en douane, un excédent de 79.68 milliards Ar est enregistré sur les recettes sur les produits non pétroliers ».
R.Edmond.