Après la douche froide du jugement de la HCC, le monde de la presse, un instant sonné s’est ressaisi. La réunion qui a eu lieu, hier au centre de presse malagasy lui a redonné une nouvelle énergie et l’envie de ne pas baisser les bras.
Recherche d’un esprit de dialogue
Les termes de la déclaration adoptée par les journalistes venus se concerter hier matin sont explicites et empreints de dignité. Tous ces confrères interpellent le pouvoir, mais ils font appel à l’esprit de dialogue que le président de la République avait prôné lors d’une interview donnée le 14 juillet dernier. Ils espèrent que les ponts ne sont pas rompus et que le chef de l’Etat ne promulguera pas le code de la communication remanié et voté par l’Assemblée Nationale. Ce dernier a montré qu’il ne voulait pas céder aux pressions et qu’il entendait rester maître du jeu. A présent, il pourrait ouvrir la voie à des discussions qui permettraient de faire cesser cette escalade verbale constatée ces derniers temps. Le climat politique était particulièrement vicié et certains leaders étaient prêts à la confrontation. Il est temps d’adopter un ton mesuré et cesser d’attiser cette colère que l’on sent monter. Le monde de la presse, dans son ensemble, est conscient de ses responsabilités. Il sait qu’il doit être uni pour avoir une chance d’être écouté par le pouvoir. La déclaration qu’il a faite hier matin a le mérite de la cohérence et n’a aucune coloration politique. Elle insiste sur « l’attachement de nos dirigeants aux valeurs démocratiques et aux principes universels de liberté ». Tous les journalistes espèrent qu’une page a été tournée et que, maintenant, un dialogue sans aucun « a priori » va s’ouvrir et qu’il permettra de trouver un terrain d’entente. Le code de la communication élaboré lors de différents ateliers avait été présenté comme respectueux de la liberté d’expression et avait été salué comme tel par tous les participants. Le texte remanié a provoqué une véritable levée de boucliers. Il est temps de se réunir autour d’une table pour lui faire retrouver son équilibre originel.
Patrice RABE