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vendredi, juillet 4, 2025
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Recherches : Alexandre Audard, « Diégo-Suarez est riche en histoire » 

En le regardant se promener dans les rues d’Antsiranana,  les habitants le voient comme un touriste en vacances  qui vient respirer l’air frais de la capitale Antakarana. En fait, il est loin d’être un visiteur ordinaire. C’est un  historien.  Alexandre  Audard  s’est toujours considéré comme un Diegolais d’adoption, «  un Diegolais de cœur », même s’il n’est pas né dans cette ville. 

 Alexandre Audard effectue des recherches sur la ville d’Antsiranana depuis plus de cinq ans.   « Il espère finaliser sa thèse de doctorat dans un an. Le choix du lieu n’est pas un hasard. Pourquoi Diégo ? Pour deux raisons,  la première est personnelle  puisqu’une partie de sa famille  vient de  Diégo-Suarez. Mon grand-père était un légionnaire français dans les années 1960, il a quitté  la ville en 1973.   Ma mère  est ses sœurs ont  passé leur enfance ici !  Elle a grandi au camp militaire avec mon grand-père. J’ai beaucoup entendu parler de Diégo durant ma jeunesse. Ma mère est revenue travailler à Madagascar, à l’ambassade. Elle était militaire aussi.  Quand je suis revenu à Madagascar, elle m’a montré les lieux où elle a grandi… alors  j’ai un certain attachement  pour la ville en raison de cette histoire familiale.  La deuxième raison est plus scientifique. Quand j’ai choisi l’histoire de Madagascar à l’université, j’avais fait le mémoire sur le Libertalia.  Et quand il a fallu choisir un sujet de thèse,  je me suis rendu compte  qu’il n’y avait vraiment rien sur Diégo-Suarez.  Il n’y avait pas de thèse. Certes, il y avait quelques souvenirs,  quelques articles,  mais il manquait  une recherche assez approfondie.  Alors qu’il y a des photos de fond qui sont disponibles.  Je me suis dit, pourquoi ne pas choisir Diégo ». 

Alexandre Audard est loin d’être un historien de salon, c’est un homme de terrain.  Il est venu pour  voir de ses yeux les vestiges du passé, écouter de ses propres oreilles les témoignages des survivants ayant vécu durant la période étudiée. En effet, le découpage chronologique est très large,  presque cent ans d’histoire.  Ses recherches se focalisent sur l’arrivée des colonisateurs en 1885, la création des premières installations  jusqu’en   1973,  le départ définitif des  militaires français. Effectivement, c’est une période assez pertinente.  Une époque qui lui semble intéressante parce que  l’arrivée des militaires français a configuré la ville.  Ensuite, viennent les premiers mouvements nationalistes au début des années 1920. «  Il y a une histoire très particulière ».

Une région enclavée, très éloignée, mais riche en histoire ! Lors de sa détention du diplôme de Master, ses recherches se sont tournées vers la ville d’Antsiranana ainsi que sur les échanges et la circulation maritime au niveau de l’Océan Indien durant la période coloniale. Libertalia la légendaire, insaisissable telle les pirates qu’elle abritait, relève des contes au point que son existence même est contestée fréquemment. C’est en 1728 qu’un capitaine de vaisseau publie à Londres le récit d’équipages pirates, terreurs des mers, qui auraient fondé à Madagascar une république libertaire : Libertalia. Il a livré une conférence à l’Université d’Antananarivo, au musée de la photographie. La semaine prochaine,  comme prévu, il sera à l’Université d’Antsiranana. 

Si auparavant  les  travaux  se concentraient sur le Royaume de Madagascar et sur les Hautes-Terres, désormais, l’histoire régionale de Madagascar  intéresse la nouvelle génération.

Iss Heridiny 

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