Alors que les résultats provisoires des élections législatives malgaches ont été publiés et que l’on peut déjà avoir une idée du rapport de force entre les partisans du pouvoir et l’opposition, on peut présumer que le climat politique est relativement apaisé. Ce n’est pas le cas en France après les résultats des élections européennes. La victoire écrasante du RN a désarçonné les membres des autres partis, mais l’annonce par le président Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la tenue d’élections législatives a provoqué un certain désarroi chez ces derniers. Ils ne sont cependant pas au bout de leurs surprises car ils ont pu assister hier à un coup de théâtre orchestré par le président d’une formation politique importante.
Recomposition de la classe politique française
Marine Le Pen et Jordan Bardella savourent pleinement leur victoire. Leur parti, le RN, a passé un cap et ils envisagent de franchir une nouvelle étape. Ils envisagent, comme le suggèrent les sondages, de faire élire une majorité de députés à l’Assemblée nationale, mais ils veulent avoir une majorité qui soit la plus large possible. Ils veulent donc établir des alliances pour y arriver. Les appels ont été lancés pour que « des hommes et des femmes de bonne volonté viennent les rejoindre ». Les discussions avec Marion Maréchal Le Pen du parti Reconquête ont tourné court, mais le président de « Les Républicain », Eric Ciotti est venu hier apporter son soutien et celui de son parti au RN. Sa démarche a provoqué un véritable tollé chez ses camarades car il a agi de son propre chef. Tous les cadres de sa formation l’ont désavoué publiquement, certains ont même demandé de l’exclure de leur rang. Il affirme que des militants de la base sont d’accord avec lui. C’est une crise ouverte au sein de ce grand parti. Nul ne sait quelles en sont les conséquences, mais une chose est sûre : avec ces nouveaux rebondissements, on assiste à une recomposition de la classe politique française.
Patrice RABE