Bien que rien n’ait filtré de la rencontre entre Hery Rajaonarimampianina et le Pr Zafy Albert, celle-ci ne témoigne pas moins de la grande volonté du président en exercice de prendre la réconciliation nationale en main et surtout de ne pas ignorer une personnalité incontournable dans ce processus. Son déplacement à la Villa franchise reflète une humilité certaine dans la démarche qu’il a entamée. Hery Rajaonarimampianina a déjà aussi rencontré l’Amiral Didier Ratsiraka. Il n’a pas non plus dévoilé le contenu de leur entretien. Le processus de réconciliation nationale est en marche, indépendamment de ce que fait le FFKM.
Réconciliation en marche
Le Pr Zafy Albert est président d’honneur du Comité de réconciliation nationale (CRN) formé dans les années 2002. A 87 ans cette année, il garde toujours cette image d’ancien président de la République humble et intègre. On comprend dès lors ses prises de position en faveur de la recherche de stabilité politique. Il s’est opposé au régime révolutionnaire et socialiste de Ratsiraka. Il a dénoncé sans fard les défauts de Marc Ravalomanana au pouvoir dans une célèbre lettre ouverte. Il a critiqué sans détours la gestion mafieuse d’Andry Rajoelina pendant la transition. Mais il faut reconnaître que le Président Zafy Albert non plus, n’a pas su gérer politiquement son mandat à la tête de l’Etat. Il fut empêché par l’Assemblée nationale en 1996. Le Pr Zafy a assisté dernièrement au culte œcuménique organisé par le FFKM en vue de commencer le processus de réconciliation nationale sur la base de la repentance, le mea culpa, la vérité et la réconciliation. L’homme au chapeau de paille est favorable à la tenue d’un sommet des anciens présidents de la République, du président de la transition et du président en exercice pour la sortie de crise. Le pays est arrivé à une étape de sa vie où il ne peut plus reléguer au second plan la réconciliation nationale. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina qui en a évoqué la nécessité, en vue d’une démocratie apaisée, en faveur du développement lors de son intervention à la tribune des Nations unies s’en rend compte. Sa visite au Pr Zafy n’est pas fortuite. Il ne s’accommode pas de la précipitation. Les échecs de nombre de tentative antérieure dans ce domaine lui donnent en partie raison. Mais il ne faut pas non plus qu’il se laisse prendre en otage par des conseils et des stratégies qui ne grandissent pas son image mais au contraire lui font perdre du crédit auprès du public. La gestion de l’affaire Marc Ravalomanana, Jean Marc Koumba et les quatre membres du personnel de l’ACM devra être moins opaque. Le geste attendu, en ce mois de décembre propice à la trêve politique, est le retour de ces personnes retenues à Antsiranana dans leur foyer respectif.
Zo Rakotoseheno