« Réconcilier vous et pardonnez-vous les uns les autres ». Ce message lancé par le président de la République Hery Rajaonarimampianina dans le Sud ne restera certainement pas lettre morte. Malgré l’absence des habitants d’Ambatotsimivalo, ceux d’Andranonadambo ont bu ces paroles qui traduisent la volonté du pouvoir de venir à bout de l’insécurité et des conflits improductifs qui n’apportent que malheur et pauvreté. Le Sud a besoin plus que jamais d’apaisement pour son développement.
Réconciliation en marche
La réconciliation est en marche. Des routes sont construites pour mieux le démontrer. Mais des critiques se font jour parce la réconciliation nationale espérée dans l’opinion est politique au plus haut point. Elle remonte à la non-application des clauses sur les exilés et les prisonniers politiques dans la feuille de route de sortie de crise signée par les principales forces politiques de la nation en septembre 2011. Après une Transition qui n’a pas respecté ses engagements, la République aura plus de crédibilité auprès de la population en honorant les décisions consensuelles. Les Notam délivrés pour empêcher l’exilé d’Afrique du Sud de revenir dans son pays sont une honte pour les Malgaches. Mais ne pas délivrer le passeport d’un citoyen sans raison valable alors que la Constitution défend les droits de celui-ci ne l’est pas moins. Le président de la République devrait aussi lancer les mêmes propos de réconciliation qu’il a exprimés dans le Sud envers la classe politique nationale. « Réconciliez-vous et pardonnez-vous les uns les autres » ! La paix sociale est à ce prix. Le Premier ministre ne cache plus en ce moment ses suspicions de déstabilisation par des politiciens même s’il n’aurait encore aucune preuve. Cela ne veut-il pas dire en d’autres termes que des efforts devraient être déployés en priorité pour renforcer la réconciliation nationale et l’unité nationale afin de tuer dans l’oeuf les velléités de déstabilisation. Le moment n’est-il pas venu de surmonter tous les obstacles sur le chemin du développement et de la croissance ? Le président de la République a déjà réalisé des résultats significatifs dans sa quête de crédibilité auprès de la communauté internationale, en particulier des bailleurs de fonds. L’arrivée dans nos murs de la Secrétaire d’Etat français au développement et à la francophonie Annick Girardin en témoigne. Elle est venue pour rappeler l’excellence des liens qui unissent les deux pays mais aussi pour préparer le séjour prochain du président François Hollande dans la région en vue de la réunion de la Commission de l’Océan Indien. Il reste au président de la République de renforcer sa cote de popularité au niveau national, auprès des siens. Son message de réconciliation portera davantage et lui apportera plus de soutien s’il arrive à réparer les erreurs de son prédécesseur au pouvoir dans ce domaine.
Zo Rakotoseheno